samedi 24 mai 2008

Des réponses vite !


Des réponses vite !

LA MEUSE 24 juin 1996

Les parents des petites disparues ont dressé une liste de 58 questions qui interpellent»

Il y avait du monde ce dimanche au palais des Congrès de Liège.
C'est là que sympathisants, membres du comité de soutien Julie et Mélissa, spécialistes des disparitions d'enfants. membres d'Interpol, du Service général d'appui policier et parents d'enfants disparus s'étaient donné rendez-vous pour assister à une conférence de presse-débat, un an après la disparition des deux fillettes de GrâceHollogne: Julie Lejeune et Mélissa Russo.

C'est la maman de Mélissa qui a ouvert le débat en lisant une déclaration d'intention des parents des deux petites disparues. Celle-ci s'articule autour de 58 questions que les parents se posent depuis douze longs mois.

Certaines portent sur des points de détail mais recèlent encore des interrogations angoissantes. D'autres portent sur l'institution judiciaire et manifestent notre volonté de contribuer fortement à modifier les mentalités pour que soient prises en compte l'urgence et la spécificité des situations d'enlèvements et de disparition d'enfants. D'autres encore portent sur les relations entre les parents et les autorités judiciaires. Là aussi notre combat est de faire reconnaître le droit des parents de ne pas être mis à l'écart des recherches.

Notre intention, continue Mme Russo, n'est pas d'accuser les autorités judiciaires mais bien de montrer le manque de moyens accordés aux enquêteurs de première ligne et In nécessité de créer une unité d'intervention qui puisse agir sur le plan local, national et international en vertu d'un plan d'urgence coordonné. Notre expérience, comme d'autres expériences antérieures (Élisabeth Brichet), comme des expériences postérieures (An et Eefje) ont montré que la police de première ligne devant intervenir dans les premières heures n'émit pas formée à envisager le pire. Il faut donc changer les mentalités.

« En ce qui, concerne les relations familles-enquêteurs, termine la maman de Métissa. les parents restent des parents, les enfants disparus restent leurs enfants.


Ce que réclament les parents est une plus grande efficacité dans l'intervention des autorités publiques et la possibilité d'être associés à la recherche de leurs enfants. Les parents, en plus de la disparition brutale de leurs enfants, ne doivent pas être dépossédés de toute information et de toute collaboration avec les enquêteurs.

Les parents se sont ensuite relayés pour poser la liste de 58 questions. Toutes ont trait au fonctionnement de la Justice et à ce que les parents qualifient sans aucun doute de manquements.


- Le seul regret que nous puissions avoir, c'est que la quasi-totalité de ces questions sont restées sans réponses puisque, hormis quelques personnes il n'y avait pas de représentant du monde judiciaire belge et encore moins liégeois.

Les questions
Voici donc une partie de ces questions restées sans réponse.


--Pourquoi le maître-chien n'a-t-il pas entamé son action au départ de la maison de Mélissa?


--Pourquoi a-til été conduit au pont de la rue de Fexhe, alors qu'un témoin affirme qu’elles ne sont jamais arrivées à cet endroit ?

--Pourquoi les battues ont-elles dû être organisées par les parents eux-mêmes?

--Pourquoi n'a-t-on pas immédiatement interrogé tous les riverains du chemin de Fexhe et de la rue Dierain Patar? (Le témoignage de la personne disant avoir vu Julie et Mélissa monter dans une voiture n'a été recueilli que quatre jours après les faits et un appel à témoins n'a été diffusé qu'au mois d'avril 1996.)

--Pourquoi les effets personnels des petites n'ont-ils pas été saisis immédiatement dans les bancs de l'école? (C'est en effet dans un carnet rendu aux parents 15 jours après les faits que se trouvait la phrase «Julie, à 17 h, on nira au manaige ».)

--Pourquoi la dictée qui avait pour objectif d'identifier l'auteur du petit mot n'a-t-elle été soumise qu'à une partie des élèves de l'école et seulement plusieurs mois après l'enlèvement?

--Combien de temps faut-il aux enquêteurs pour évacuer la suspicion qui pèse sur l'entourage proche des victimes, notamment leurs parents ?

--Enfin, pourquoi parler de disparition alors que selon un témoignage précis, il s'agit d'un enlèvement ?

Le procureur du Roi de Tournai. M. Poncelet, a alors tenu des propos très sévères à l'encontre de Mm' Doutrewe, la juge d'instruction liégeoise qui a en charge le dossier Julie et Mélissa.

«Je suis abasourdi d'entendre ces 58 questions. Je crois que tout est une question de relation humaine. Si le magistrat traite le dossier comme un numéro, on n'arrivera jamais à rien. Il est, pour moi, inadmissible qu'aucune réponse ne vous ait été donnée. »

M. Poncelet ne sera pas le seul à prendre Mm, Doutrewe à partie. II sera bientôt suivi par M. Mercier, d'Interpol. Ce dernier, comme vous le lirez ci-contre, a accusé MI, Doutrewe d'avoir commis une faute que l'on peut qualifier de grave.

Jean-Michel Crespin

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La disparition n'a pas été signalée à Interpol

LA MEUSE 24 juin 1996

S’il était venu passer un après-midi de tout repos à Liège. M. Jacques Mercier, du bureau central d'Interpol, à Lyon a raté son coup!

En effet lors de la conférence de presse-débat organisée par les parents de Julie et Mélissa. le policier international » a eu des mots sévères à l'encontre des enquêteurs liégeois et plus particulièrement pour Mme Martine Doutrewe. qui dirige l'enquête sur l'enlèvement des deux fillettes.

En fait, explique M. Mercier. Interpol a été averti de la disparition de Julie et Mélissa, le lundi 26 juin par la presse.


Comme nous n'avons pas de compétences supra-nationales, nous avons demandé à la justice liégeoise s'il fallait diffuser un avis de recherche avec photos, description, lieu et moment de disparition ainsi que les circonstances de cette disparition.

Il nous fut répondu que non, puisqu'il y avait de fortes chances pour que les fillettes se trouvent toujours en Belgique.
Incroyable!

Les deux gamines ont été enlevées à un endroit qui se trouve. en voiture, à moins d'une demi-heure des Pays-Bas et de l'Allemagne et à moins de deux heures du Luxembourg et de la France et les enquêteurs estiment qu'il n'y a pas lieu de diffuser un avis de recherche international.

Reste évidemment à savoir qui a pris cette décision de non-communication. Pour M. Mercier, extérieur à l'enquête, la chose semble claire: « En fin de course, je pense que c'est le juge d'instruction qui a pris cette décision. Je considère d'ailleurs cela comme une faute. On ne peut en tout cas pas dire que c'est par souci d'économie puisque cette diffusion est totalement gratuite. »

Pourtant le 6 juillet 1995, 12 jours après la disparition de Julie et Mélissa, un avis est quand même diffusé par Interpol. Il ne s'agit pourtant que d'un avis «parlant». C'est-à-dire sans aucune photo et contenant. à peine, la description des deux benjamines. Mm° Doutrewe aurait-elle subitement changé d'avis?

Pas du tout! C'est que, le 6 juillet, le magistrat liégeois est en vacances. C'est donc un des deux juges de garde de ce début juillet 95. M. Lievens ou M. Coumanne, qui a pris cette initiative.
Désolé, mais...

Pis, les choses prennent alors une tournure que l'on pourrait qualifier de cocasses, si ce dossier n'était pas éminemment tragique.

En octobre dernier. M. Léon Giet, le procureur général de Liège accompagné de tous les procureurs généraux du royaume se rend à Lyon pour visiter les locaux d'Interpol. En cours de visite. il demande aux policiers de lui montrer les photos et l'avis de recherche concernant les deux petites fillettes disparues. Il reçoit alors une fin de non-recevoir puisque aucun avis avec photo n'avait jamais été diffusé... la justice liégeoise l'ayant toujours refusé !

De retour à Liège. M. Giet a. en tout cas, certainement dû piquer une grosse colère. On en eut pour preuve que quelques jours plus tard. Interpol diffusait dans le monde entier un avis de recherche, avec photo, de Julie et Mélissa.

En attendant, que de temps perdu


On s'en doute en apprenant la chose les parents des deux fillettes n'ont pas hurlé de joie. Ils se posent dès lois une question bien légitime: Est-ce pour cacher des manquements pareils que l'on nous refuse l'accès au dossier judiciaire?

Jean Michel Crespin


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L’enlèvement ne fait pas peur aux enfants

LA MEUSE 24 juin 1996

Après la disparition de Julie et de Mélissa, les parents des deux gamines ont reçu des centaines de dessins d'enfants qui voulaient ainsi montrer leur solidarité avec les deux fillettes de Grâce-Hollogne.

On peut donc se demander légitimement si, pour des enfants, une disparition ou un enlèvement médiatisé est traumatisant.

A cette question, André Dubois, psychologue-psychanalyste spécialiste de la psychologie infantile, répond non. Mais avec des nuances.

« L'enlèvement fait partie de l'imaginaire de tous les enfants, explique André Dubois. Cela n'a absolument rien de préoccupant. Tous rêvent un jour qu'ils sont enlevés et ils imaginent les réactions de leurs parents, de leur instituteur ou de leur institutrice, etc.»

Mais toujours, dans leurs rêves, l'enlèvement se termine bien. Comme dans l'histoire de saint Nicolas et des enfants dans le saloir. »

Certains enfants toutefois peuvent connaître un léger traumatisme: ceux qui ont connu Julie et Métissa, bien sûr, mais c'est moins la disparition ou l'enlèvement qui les marquent que le fait de ne pas savoir ce que sont devenues leurs amies.

« Toutefois, estime André Dubois, ce traumatisme disparaît en principe très vite, sauf pour des enfants particulièrement fragiles. »

Autre catégorie de très jeunes plus marqués par un enlèvement médiatisé:
Ceux qui, dans un temps assez rapproché, ont vécu un drame familial tel que l'arrachage du sac de la grand mère, une menace proférée contre la mère, une rencontre avec quelqu'un de louche en rue, etc. «Mais eux aussi surmonteront très vite leur traumatisme. »

En fait, pour le psychologue. Ce sont surtout les parents qui sont frappés par un enlèvement.

Ce qui est dangereux, dit-il, C'est qu'ils ne communiquent leur angoisse à leurs enfants.

Quand un événement tel que l'enlèvement de Julie et de Mélissa se produit, ce n'est vraiment pas le moment de mettre les enfants en garde. Il ne faut le faire que s'ils posent des questions. Sinon les parents risquent de leur communiquer leur propre anxiété.

C'est d'ailleurs valable pour tous les conseils de prévention que les parents doivent donner à leurs enfants : il ne faut les prodiguer que lorsque le jeune s'interroge. Ainsi les réponses seront mieux adaptées à l'âge et à la personnalité de l'enfant. Inutile de mettre en garde une fillette d e cinq ans contre les agressions sexuelles: elle ignore ce que c'est. »

Si les enfants ne sont pas traumatisés par un enlèvement, comment expliquer alors les centaines de dessins qu'ont reçus les parents de Julie et Mélissa ?

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Les parents de Julie et Mélissa unis dans l’épreuve


Les parents de Julie et Mélissa unis dans l’épreuve

LA MEUSE samedi 22 juin 1996

Un an d’angoisse, un an de lutte mais un énorme cri d’espoir,
« Oui, elle son toujours vivantes ! »


Lundi,il y aura un an que Julie et Melissa ont disparu.
Leurs parents, Gino et Carine Russo et Jean-Denis et Louisa Lejeune ont remue ciel et terre pour que l'on retrouve leurs filles.

Et à cause de ce fait divers dramatique jamais plus une disparition d'enfant ne devrait être considérée à la légère par les enquêteurs.

MAIS bien sûr qu'elles sont toujours vivantes!

Pour les parents de Julie et Mélissa, c'est une évidence: « Nous croyons plus que jamais que nos enfants ne sont pas morts », affirme avec force Mme Carine Russo,la maman de Mélissa. D'ailleurs on
n'a jamais pu nous prouver qu'elles étaient décédées ! »

« Et nous continuerons sans relâche notre combat pour les rechercher, poursuit Gino Russo.. N'est-il pas normal que des parents veuillent tout faire pour retrouver leurs enfants ? »

Chez les Russo, rue Dierain Patard, à Grâce-Hollogne, le living de leur coquette maison ressemble maintenant à un immense bureau.
Des dizaines de classeurs s'empilent sur des étagères et un ordinateur relié au réseau Internet trône devant M. Russo. « Ce sont tous les renseignements et toutes les lettres de solidarité que nous avons reçus depuis l'enlèvement de nos enfants, explique Jean-Denis Lejeune, le papa de Julie.
Je dis bien enlèvement car nous ne voulons plus que l'on parle de disparition.
C'est bien trop commode pour les enquêteurs ».

Sus à enquête!


Contre ceux-ci, les parents des deux fillettes sont déchaînés. «Si l'enquête avait été bien faite au départ, peut-être aurait-on retrouve"nos enfants depuis longtemps, souligne Gino Russo. Mais les recherches ont commencé beaucoup trop tard parce qu `on n'a pas pris ait sérieux l'enlèvement de nos enfants.
Par exemple, le premier jour, j'avais demandé que l'on mette mon téléphone sous zoller (un appareil pour identifier l'endroit d'où on appelle).
Les enquêteurs n'ont accepté que si je payais. Ce que bien entendu j'ai fait ».
Les hommes de terrain ont fait leur possible, mais les parents :estiment que le parquet et les juges d'instruction qui se sont succédé n'ont pas mis assez de policiers et de gendarmes sur l'affaire. « Quand on a enlevé Anthony De Clerck, la 23ème brigade est entrée immédiatement en action.


Mais il s'agissait d'Anthony De Clerck et pas d'un enfant d'ouvrier. Nous, nous n'avons jamais eu droit à ces enquêteurs spécialisés. »

Les parents sont aussi persuadés que certaines pistes ont été négligées ou exploitées trop tard. « Par exemple, souligne Jean-Denis Lejeune, ils n'ont pas voulu imaginer que nos filles aient pu être enlevées par des trafiquants d'êtres humains ou un réseau de pédophiles.


Quand nous évoquions cette hypothèse avec eux, il y a quelques mois, on nous répondait que de tels réseaux n'existaient pas en Belgique. Depuis lors,une organisation de pédophilie à ramifications internationales a été découverte à Bruxelles ».

Pour les familles, les enquêteurs n'ont surtout pas assez collaboré avec eux. «Pourtant, nous sommes quand même les personnes qui connaissons le mieux nos enfants, souligne Mme Russo. Peut-être aurions-nous pli leur donner des renseignements précieux qui auraient orienté valablement leurs recherches ».

0n se soutient

En fait depuis maintenant près d'un an, les parents de Julie et Melissa sont à bout.
« Heureusement,nous nous soutenons mutuellement, souligne Mme Russo. Il y en a toujours un de nous qui craque, mais les trois autres sont là pour le soutenir.

Puis, il y a les amis du comité de soutien à Julie et Melissa, et le formidable mouvement de solidarité qui s'est développé après l'enlèvement de nos enfants ».

On peut raisonnablement dire que jamais en Belgique, après un enlèvement d'enfant, des parents n'ont été autant soutenus par l'opinion publique comme ceux de Julie et de Melissa. Ils ont reçu des milliers de lettres et de coups de téléphone.

Des centaines d'enfants leur ont envoyé des dessins.
Et puis, il y a les dons: en un an, ils ont reçu plus de 1,6 million FB. « Tout cet argent, nous l'avons réinvesti au fur et a mesure dans la campagne d'affichage et de recherche, tant en Belgique qu'a l'étranger, souligne M.Russo en nous montrant ses livres de comptes où sont minutieusement notées toutes les entrées et les sorties.


Cela va du don de 100 fr à un 100.000 F que nous a fait un inconnu lorsqu'on nous a supprimé les allocations familiales. Beaucoup de manifestations ont également été organisées au profit dit combat que nous menons : des joggings, des matches de foot, des concours de belote, etc.

Un commerçant d'Ans, quand il a ouvert un nouveau magasin, avait même demandé à ses invités de ne pas apporter des fleurs mais de verser de l'argent pour nous permettre de continuer notre lutte pour retrouver nos enfants. Jamais nous ne pourrons exprimer notre gratitude a toutes ces personnes qui nous ont aides. »

Mais après bientôt un an, malgré de multiples témoignages recueillis par les parents grâce à cette immense chaîne de solidarité l'enquête n'a pas progressé.
« Le pire, c'est la terrible incertitude dans laquelle nous nous trouvons.
C'est comme si nous étions dans un tunnel. Nous voudrions en voir le bout.
En espérant découvrir le soleil.

Mais apprendre une catastrophe serait moins éprouvant pour nous que la situation que nous vivons actuellement.

Joseph Huynen



Un an après, ce sera encore plus triste que la Noël ou la fête des mères

Un an d incertitude, parfois de faux espoirs c’est évidemment éprouvant moralement, mais -aussi physiquement. « Moi je tiens le coup grâce au Prozac (un médicament anti-dépresseur), souligne Gino Russo, évidemment nous dormons à peine ; Cinq heures par nuit, c’est formidable ».

Depuis l'enlèvement de Mélissa, les Russo ne travaillent plus.
Gino a pu trouver un arrangement avec son employeur- mais son épouse, après avoir repris ses activités pendant trois mois, a abandonné.« Il n'y a rien à faire, je ne parvenais pas a me concentrer.
Alors j'ai préféré démissionner».


Les Lejeune, eux, on continué leurs activités professionnelles. « C'est parfois pénibles, souligne le papa de Julie, mais il faut que je tienne le coup ».
S'ils ont voulu la médiatisation de l'enlèvement, pour mettre de leur côté toutes les chances de retrouver leurs enfants, tant les Russo que les Lejeune en subissent parfois les conséquences.

Leur seule distraction est de se rendre de temps en temps au restaurant:
« Cela nous change des pâtes ou des pizzas que nous mangeons presque quotidiennement, » explique Gino Russo. Mais lorsque nous sommes au restaurant, ils nous arrivent de rire pour une raison ou pour une autre.

On ne peut pas être tout le temps stressé. « Quand cela se passe; nous sommes gênés. Nous avons l'impression que tout le monde nous regarde et trouve cela indécent»

La campagne d'affichage et les nombreux articles de presse ont aussi drainé vers Grâce-Hollogne médiums et voyants de toutes sortes.
«Nous en avons reçu plusieurs et près de 300 nous ont écrit,explique M. Lejeune »

Mais il n'y en a jamais eu deux qui étaient du même avis. Si bien que nous n'attachons plus aucune importance à ce qu'ils nous écrivent ».

Puis, il y a eu quelques personnes qui ont essayé de leur soutirer de l'argent pour leur fournir des renseignements. Ils ont payé deux fois mais sans obtenir le moindre résultat. Ils ne le feront plus sans des garanties sérieuses.

Pourtant, à une occasion, ils ont eu un espoir sérieux:
« Un drogué avait pris contact avec moi en me donnant des éléments qui me permettaient de supposer qu'il savait quelque chose, explique Gino Russo. Mais il ne voulait pas en dire plus sans être payé !
J'ai pris rendez-vous avec lui. Quelques heures avant notre rencontre, il a été happé par un train. J'ai toujours trouvé cette coïncidence particulièrement bizarre».

Enfin, il y a des gens qui se sont servis de l'enlèvement de Julie et Mélissa pour régler des comptes personnels.
De nombreuses personnes ont été dénoncées par des voisins avec qui elles ne s'entendaient pas. Je trouve cela scandaleux!» s'exclame Jean-Denis Lejeune.

Lundi, ce sera le 1er anniversaire de l'enlèvement de Julie et Mélissa.
Il n'y aura aucune manifestation spéciale: « Ce sera un jour encore nettement plus pénible que la Noël, la fête des pères ou la fête des mères, s'émeut Meme Russo. Nous voulons rester entre nous pour essayer de surmonter notre chagrin ».


Joseph Huynen

Le beau travail de M. Malmendier


IL a malheureusement fallu l'enlèvement de Julie et de Mélissa, pour que, comme cela s'est passé récemment à train, les forces de l'ordre réagissent immédiatement après la disparition d'un enfant.


Avant, elles avaient malheureusement tendance à n'enquêter sérieusement qu'après plusieurs jours, classant trop souvent les disparitions (sauf de très jeunes enfants) dans la catégorie des fugues.

Ce changement d'attitude, on le doit notamment à M. Malmendier, fondateur et animateur de l'ASBL Marc et Corine.

L'ASBL Marc et Corine, a été fondée après la disparition de Corine MaImendier et de son petit ami, Marc Kisterman retrouves morts, en juillet 1992, dans un bois, à Lierneux. Leurs assassins,Thierry Muselle et Thierry Bourgard, ont été condamnes a mort par la cour d'assises de Liège.
Mais l'arrêt a été cassé et ils seront rejugés bientôt par la cour d'assises d'Arlon.

« Quand ma fille a disparu, j'ai été désagréablement surpris par le comportement des enquêteurs, explique le papa de Corine, Jean-Pierre Malmendier. Pour eux, elle était simplement partie avec son ami alors que je savais que ce n'était pas le genre de Corine. Il a fallu que l'on arrête Bourgard et Muselle, après leur folle randonnée, pour qu'on admette que ma fille et Marc n'avaient pas fugué ».

C'est après ces événements .dramatiques que M.M. Kistermann et Malmendier ont décidé de réagir. D'abord contre la liberté conditionnelle, accordée dans certains cas trop facilement, puis pour aider les familles dont un enfant a disparu.

On connaît les résultats visibles de l'action de l'ASBL : de spectaculaires campagnes d'affichage après les disparitions de Julie et Mélissa, du petit Nicolas enlevé à l'hôpital de la Citadelle à Liège, de Sabine Dardenne à Kain etc

Ou alors des distributions de petites affiches avec photos à des personnes ciblées (chauffeurs de bus, de taxi, etc) quand les parents des disparus ont la certitude qu'il s'agit d'une fugue.

Depuis sa création, l'ASBL est intervenue dans environ 200 cas de disparition. Grâce à elle,il est certain que des enfants ou des adolescents ont été retrouvés.

Cela, évidemment, c'est une énorme victoire. Mais aussi grâce au travail de M. Malmendier et à la Pugnacité des parents de Julie et Mélissa, les mentalités ont changé. « C'est au point que certains enquêteurs conseillent à des parents d'enfants disparus de faire appel à nous, souligne M. Malmendier.

Quand le petit Nicolas a été enlevé à l'hôpital de la Citadelle, c'est le juge d'instruction lui-même qui nous a contactés».

Il faut dire qu'en 4 ans, l'ASBL (subsidiée maintenant par la Communauté française mais vivant surtout de dons) a remarquablement évolué.
Elle dispose de 34 antennes locales et peut compter en permanence sur un potentiel de 500 volontaires. Beaucoup plus en période critique.

« Quand des parents prennent contact avec nous, nous analysons la situation ensemble, explique M.Malmendier. Si les parents ont l'intime conviction que la disparition de leur enfant est réellement inquiétante, nous n'hésitons pas: les affiches sont imprimées le jour même et, en quelques heures, elles peuvent être placardées dans toute la Belgique ».

Cela a évidemment un impact certain sur la population. Mais aussi sur les autorités judiciaires et le pouvoir politique: sous la pression populaire, une disparition ne sera plus jamais prise à la légère.
J.H.


D'AUTRES CAS MYSTÉRIEUX

Élisabeth, Nathalie, Kim, Ken, Liam, Sabine...

LA MEUSE samedi 22 juin 1996

Les disparitions d'enfants sont toujours tragiques : heureusement, le plus souvent, les gosses sont retrouvés. Mais, ces dernières années, plusieurs gosses ont disparu sans laisser de trace. Au point que la qualification de disparition doit peut-être malheureusement être remplacée par celle d'enlèvement ou d'assassinat.

Le mercredi 20 décembre 1989, Elisabeth Brichet (12 ans), de Saint-Servais (Namur) passe l'après midi chez une amie, à 200 mètres de chez elle. Vers 19 h, elle quitte le domicile de sa copine Vanessa pour rentrer chez sa maman. Depuis, on ne l'a plus revue. Une heure avant sa disparition, en allant chercher un pain avec son amie, Élisabeth avait croisé un homme qui lui avait fait peur.

Depuis, les enquêteurs ont recherché sans succès l'enfant en Hollande, en France, aux Canaries, en Sicile et même à Hong Kong. En 1995, profitant de la situation, un corbeau a inondé Saint-Servais de lettres désignant nommément l'assassin. Un homme qui n'avait évidemment rien à voir avec l'affaire.

Le 26 décembre à 7 h 30, les parents de Nathalie Geijsbregts (10 ans) la déposent, comme chaque matin, à l'arrêt du bus scolaire, à Bertem,près de Louvain. Elle n'est jamais arrivée à son école et on n'a jamais plus eu de nouvelle d'elle. Des témoins ont affirmé l'avoir vu monter dans une voiture Toyota grise.
II est possible que Nathalie ait été victime d'un pédophile, Christian Van Geloven, condamné à perpétuité en 1994 par la cour d'assises de Perpignan, pour l'assassinat de deux fillettes, commis à Elne, une petite commune des Pyrénées Orientales. II y avait des similitudes entre les deux affaires, et au moment de l'enlèvement de Nathalie, Van Geloven séjournait à Anvers. II n'a jamais avoué.

Kim Heymans (11 ans) et son petit frère Ken ont disparu le 4 janvier 1994, vers 19 h 30, à Merksem (Anvers), alors qu'ils rejoignaient un copain pour jouer au football. Le corps de 1a fille lardé de coups de couteau, a été retrouvé le 12 février dans un dock du port d'Anvers. Elle avait été tuée le jour de sa disparition. On est toujours sans nouvelle de son frère mais il y a évidemment très peu d'espoir de le revoir un jour vivant.

Inutile évidemment de rappeler l'affaire Julie et Mélissa, présente dans tous les esprits.
Elles ont quitté le domicile des parents de Métissa, à Crotteux (Grâce-HoIIogne)le 24 juin de l'année dernière, à 17. h. Elles allaient faire une promenade dans leur quartier et avaient promis de rentrer pour 17 h 30. Depuis lors, on n'a jamais eu la moindre trace des deux gamines.

Liam Van Den Brande (2 ans et demi) jouait sur une digue, le 3 mai dernier, près du domicile de ses parents, à Malines. Au départ on a cru à une noyade mais les recherches effectuées noyade immédiatement dans le canal Malines-Louvain n'ont rien donné.

Du coup, l'hypothèse d'un enlèvement n'est pas exclue. D'autant plus que certains témoins parlent d'une Peugeot de couleur sombre qui, peu avant la disparition de Liam, roulait lentement dans le quartier. Et que d'autres disent avoir aperçu un individu se promenant le long du canai avec l'enfant.

Enfin, le 28 mai, à Kain, Sabine Dardenne (12 ans) a disparu alors qu'elle se rendait au collège, à vélo. Tant les parents que les enquêteurs ont d'abord pensé à un fugue. Mais plus le temps passe et plus cette hypothèse devient invraisemblable.

J.H




Julie et Mélissa ,Un an d’absence……




Julie et Mélissa ,Un an d’absence……

Télé-Moustique Jeudi 20 juin 1996 P1

Et un an de souffrance. Un an d'un insupportable silence. Les parents de Julie et Melissa tentent de nous raconter leur indicible attente. Teinté d'espoir, de colère et de révolte, leur récit est aussi un cinglant réquisitoire. Contre l'inefficacité, mais aussi contre le man¬que d'humanité de certains membres liégeois des "forces de l'ordre".

Aujourd'hui, que pouvez-vous encore espérer?


Carine Russo, maman de Mélissa. - Pour nous, les petites sont encore vie. C'est cela, notre espoir. Seule cette idée¬là nous aide à tenir.

Est-ce encore un espoir raisonnable?


Gino Russo, papa de Melissa. - Rien ne nous démontre qu'elles seraient mortes! Et si on part de l'idée qu'elles étaient encore en vie le 25 juin, pourquoi ne le se¬raient-elles plus aujourd'hui!

Dans ce cas, quel scénario imaginez-vous?


Gino. - Elles peuvent avoir été victimes d'un trafiquant d'êtres humains, d'un réseau de pédophilie. Pourquoi pas? Il y a quelques mois, quand on évoquait cette hypothèse, on nous disait que cela n'existe pas chez nous.
Mais plus on avance dans le temps, plus on rencontre des officiels qui nous affirment que cela existe. C'est tout de même bizarre, vous ne trouvez pas?

Vous imaginez qu'elles sont dans un pays X, exploitées d'une manière ou d'une autre?


Louisa Lejeune, maman de Julie. - Pour ce qui est du pays, on peut tout imaginer. Et si elles étaient quelque part en Belgique?
Jean-Denis Lejeune, papa de Julie. - En tout cas, je constate qu'on a mis au jour un ré¬seau de pédophilie international à Bruxelles en janvier dernier. Dès lors, il nous apparaît insupportable que des hypothèses allant vers ce type de réseaux soient encore minimisées par les enquêteurs!

N'est-ce pas encore plus horrible de penser qu'elles seraient "utilisées" en ce moment même dans le cadre d'un réseau pédophile ou autre que... d'imaginer une issue fatale?


Gino. - Si. C'est plus horrible. Mais on se dit que si on les retrouve vivantes, quels que soient les sévices qu'elles aient subis, on aura encore toute la vie pour essayer de réparer...


Carine. - Peut-être qu'elles ont pu s'adapter à la situation qu’elles vivent en ce moment.
C’est peut-être moins terrible qu’on pourrait l’imaginer. On veut en tout cas se raccrocher à cette idée..

Pour l’heure, vous n’avez aucun élément concret qui permette d’étayer cette éventuelle piste d’un réseau de pédophile ?

Louisa.- On n’a aucun élément concret .Point à la ligne.

Pourtant ,vous avez accès au dossier d’instruction ,non ?

Gino.-C’est quasiment une légende,cette histoire là ! On a pu faire des gros titre dans les journaux à ce propos .Le ministre de la justice a même déclaré cela à la tribune de la chambre ! Mais dans les faits, l’accès au dossier est tellement limité qu’il revient à rien du tout !

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Télé-Moustique 20 juin 1996 Page 2

Jean-Denis. -- Dans les faits,c’est notre avocat qui a eu accès à une partie expurgée du dossier et en s'engageant à respecter le secret de l'instruction à notre égard. En clair, dans les rares pièces qu'il a pu consulter, il n'y avait que l'enquête de voisinage et de famille. Soit, tout ce qu'on pouvait obtenir comme information par nous-mêmes. En rien il n'a été répondu aux nombreuses questions que nous nous posions sur les lacunes de l'enquête.

Carine. - Et pourtant, l'ex-procureur général de Liège nous avait promis!

Qu'avait-il promis?

Carine. - Je ne sais pas si...

Gino, -- Il faut qu'on sache la vérité! Ce qui s'est passé, c'est trop dégoûtant. En fait, au moment où nous avons reçu l'accès très partiel au dossier,nous avions introduit une action en référé au tribunal de Bruxelles pour obtenir l'accès total. Nous n'avons pas eu gain de cause et nous étions bien décidés à aller en appel.
Apparemment, cette perspective ne plaisait pas à M. Giet qui nous a invités a passer a son domicile. Ce jour-là, il nous a expliqué qu'il ne pouvait pas nous donner accès au dossier parce que des pistes sérieuses étaient suivies. Lors d'un deuxième rendez-vous, que les papiers étaient prêts pour nous donner accès au dossier mais qu'il fallait attendre un petit mois.

Et la troisième fois, encore un mois plus tard, il nous a déclaré lors d'une conversation d'une petite heure: Voilà, j'ai pris ma décision, je vois donne accès au dossier.
Je prends contact avec votre avocat': C'était au début février.

Louisa. - Il nous a même expliqué très concrètement comment il fallait faire pour consulter utilement le dossier.

Carine. - Je n'en revenais pas d'avoir enfin gain de cause. Je lui ai redemandé: "Avons-nous vraiment accès au dossier?" Il m'a répondu: 'Madame, je vous le dis depuis une heure. Que dois-je faire pour vous convaincre?"

Jean-Denis. -- A cette époque, on a vu aussi le ministre de la Justice en compagnie de son chef de cabinet, M. Visart de Bocarme. Il nous a confirmé que le procureur général était d'accord pour que nous ayons accès au dossier. Le ministre nous disait d'ailleurs d'être prudents et discrets parce que c'était une première et que tout le monde allait avoir les yeux rivés sur nous.

Gino. -- Après notre dernier rendez-vous, M. Giet devait prendre contact avec notre avocat. Il ne restait plus qu'à fixer les modalités.
Mais quand on a revu notre avocat, les choses avaient changé. Une piste était de nouveau en cours! Cela venait de sortir.
Ce qui a été écoeurant, d'ailleurs Carine en a pleuré, c'est que le procureur général a commencé à mentir. A des membres de notre Comité de soutien, il a déclaré, la main sur le coeur, un truc du genre:
'’Mais j ai expliqué aux parents que je ne pouvais pas leur donner accès au dossier"
Le procureur général mentait avec un tel aplomb. C'était odieux. Cela s'est passé devant Carine et Jean-Denis. Ils étaient complètement démolis.

Carine. -- C'est une attitude indigne d'un procureur général. Il n'a pas su prendre ses responsabilités. Avec tout cela, il a réussi à retarder notre appel de 4 mois.
Cela ne fait aucun doute que c'était une stratégie
...

Pourquoi vous obstinez-vous à vouloir avoir accès au dossier?

Jean-Denis. -- Dans plusieurs pays étrangers, on a très bien compris que les enquêtes sur
les disparitions d'enfants devaient se faire en collaboration avec les parents. Quand ceux-ci sont hors de cause pour les enquêteurs, et c'est ce qu'on nous a dit à notre propos, les parents sont les personnes les plus susceptibles de donner des informations utiles, de commenter certains faits.

Gino. - Ça c'est notre position générale. Dans notre dossier, il y a en plus les lacunes. On est en droit de savoir ce qui a été fait, ce qui ne l'a pas été. Et surtout, ce qui pourrait l'être encore.

Quel commentaire votre avocat a-t-il fait sur la partie du dossier qu'il a pu lire?

Carine, - Qu'en effet, tout cela n'avait pas l'air fouillé. Cela rejoignait notre sentiment. Toutes les craintes qu'on a eues, elles se sont avérées. On espérait vraiment qu'il allait nous rassurer, mais au contraire.
Il paraît qu'on vous a tout de même donné le droit de poser des questions sur l'avancement du dossier à un substitut du parquet de liège?

Carine. - C'est assez subtil. Disons que maintenant, il y a une fausse communication.
On nous permet de poser des questions par fax à un magistrat qui nous répond quelques jours ou quelques semaines plus tard. De manière tout à fait formelle et pas à toutes les questions.. Bon. Aujourd'hui on n'est plus considérés comme des parias. Mais cela ne nous apaise en rien par rapport aux questions qu' on se pose. On est comme des enfants à qui on rétorque des trucs du genre "Vous comprendrez quand vous serez plus grands': Bien sûr, c'est une réponse!

Vous pouvez donner un exemple concret?

Louisa. - On a eu un témoignage venant d'un pays étranger par le biais d'une famille belge qui vit là-bas. Il s'agissait d'un policier qui pensait avoir reconnu les petites. Il a fait rapport à ses supérieurs. Cela a été transmis à l'ambassade belge et puis à la police de Liège. Nous, on a appris cette information également et donc on voulait savoir ce qu'ils en avaient fait. On a posé la question par fax au substitut.


Il nous a répondu que le commissaire chargé de l'enquête était bien au courant et qu'il gardait un contact avec les services de police du pays étranger qui continuait .les recherches. Si c'est pour nous répondre des choses comme celles-là, cela n'avance à rien!

Carine. - La vérité, c'est qu'on gratte pour avoir un minimum d'info. On ne sait toujours pas comment ils travaillent ni où ils en sont.

Où en sont vos contacts avec la juge d'instruction chargée du dossier?

Gino. - C'est fini, on ne veut plus la voir! Depuis le coup de la lettre anonyme qu'elle nous a lue dans son cabinet.

Que contenait cette lettre?

Gino. - C'est la lettre du fameux Farid dont il a été question dans Perdut de vue sur TF 1. L'auteur se vante d'avoir commis l'enlèvement des petites avec deux copains.


Suit une description macabre qui va jusqu'au massacre à la tronçonneuse. La juge a essayé de nous foutre cela dans le crâne.

Sans nous dire que ce document, pour plusieurs raisons, manque de crédibilité. Toujours est-il qu'on a été cassés pendant quinze jours. Quelle brutalité! Moi, j'ai pris cinq ans. C'est tout de même étonnant: là, il n'y avait pas de secret d'instruction!

Comment interprétez-vous ce geste de la juge d'instruction?

Gino. - Pour nous, c'était une séance sado-maso. Rien d'autre. La justice n'est pas humaine, cela on le savait. Mais là, cela a tourné au sadisme.

Un an a passé depuis la disparition des petites et...

Gino. -je vous arrête là! Nous voudrions qu'on n'utilise plus le terme de "disparition" en ce qui concerne Julie et Melissa.


C'est tout à fait inapproprié parce que au moins une chose est claire dans cette affaire, c'est qu'il ne peut s'agir que d'un enlèvement. Evidemment, le mot "disparition" est plus neutre. Qui dit enlèvement dit banditisme et cela a plus d'implications.

De quelles "implications" voulez-vous parler?

Gino. - Quand j'ai demandé pourquoi on n'a pas appelé la 23e brigade nationale pour Julie et Melissa comme on l'a fait au moment de l'enlèvement du petit Anthony Declerck, on m'a répondu que là il y avait eu demande de rançon et que cela était donc une affaire de banditisme.


Mais ce qu'on oublie de préciser, c'est que la demande de rançon en question est venue quinze jours après l'enlèvement. Or, la 23e brigade a été mobilisée immédiatement...

Pour moi, c'est clairement une affaire de classe sociale.

Carine. Dans la situation qui est la nôtre, on se rend compte de bien des choses consternantes. Par exemple, qu'on peut faire beaucoup plus dans les enquêtes qui concernent l'argent que dans celles qui concernent des disparitions d'enfants.

S'il y a un hold-up important dans une banque toute la Belgique est quadrillée dans la demi-heure. S'ils savent le faire pour une banque, pourquoi ne le font-ils pas pour des gosses?

Si vous deviez faire un bilan des lacunes de l'enquête?

Louisa. Il y a des dizaines d'éléments à relever! Avec l'aide de notre comité de soutien, nous sommes en train de les mettre sur papier.

Il faut laisser une trace de tout ce qui n'a pas été fait correctement dans cette enquête.
Cela amènera peut-être finalement des éléments de réponse. De toute façon, ça aidera à ce qu'on ne commette pas les mêmes erreurs dans des dossiers similaires.

Jean-Denis. - On peut résumer rapidement. En tout cas, on peut essayer... Il n'y a pas eu de mise à l'instruction immédiate du dossier; cinq juges se sont succédé dans les premières semaines, le chien pisteur n'a pas entamé ses recherches au départ de la maison de Gino et Carine, pourtant c'est de là que Julie et Melissa sont parties la dernière fois; on a attendu une bonne semaine pour fouiller la chambre des petites, on n'y a relevé aucune microtrace qui aurait pu servir plus tard; on n'a reçu aucune aide psychologique de la justice; on a dû organiser les battues nous mêmes, etc.

Carine. - On pourrait continuer comme cela pendant longtemps! A de trop nombreuses reprises, on a constaté que les enquêteurs avançaient à la vitesse d'une tortue, voire qu'ils ne vérifiaient même pas du tout certains trucs.

L'exemple du carnet de classe de Melissa est éloquent.

Louisa. - A la fin de l'année dernière, on n'était pas encore allés chercher les affaires des petites qui étaient restées à l'école. Les policiers non plus. La maman d'Audrey, une amie commune de Julie et Melissa, nous a dit que sa fille les avait ramenées chez elle.

J'ai pris le tout. Je suis allée chez Carine pour faire le partage. Là, j'ai pris le journal de Melissa; j'ai regardé un peu machinalement dedans et je suis tombée sur cette phrase qui m'a laissée perplexe: 'A 17 heures, au manège':
C'est considéré comme une piste mais si j'étais allée six mois plus tard chez la maman d'Audrey, cela revenait au même. Les policiers n'auraient toujours pas pensé à fouiller les affaires des petites qui étaient restées à l'école pour y découvrir d'éventuels indices.

D'ailleurs, ils n'ont même pas cherché à savoir par qui le carnet a transité avant de nous être rendu...

Gino. Il faut comprendre avec quelle mentalité cette enquête sur l'enlèvement de nos filles a été faite: ils ne font pas les choses à fond. C'est une question d'état d'esprit.

Et quel est votre état d'esprit à vous?

Carine. Je me demande ce qu'on pourrait encore faire pour que les choses bougent. On a l'impression d'avoir accompli un immense tour de carrousel et de se retrouver au même point que l'an dernier.


C'est toujours le même constat par rapport aux enquêteurs: rien ne les ébranle, ils ont leur méthode de travail et ils continueront comme ils ont commencé. Même s'ils doivent s'enferrer dans leurs erreurs, ils continueront comme cela. Pas question qu'on prenne un petit peu notre avis.

Jean-Denis. On a l'impression d'être si dérangeants. Mais pourquoi?
On demande simplement ce qu'il advient de l'enquête concernant nos enfants. On nous oppose une attitude si froide, si fermée. Sincèrement, je me demande pourquoi, après un an, on en est toujours à ce stade-là. C'est cruel.

Carine, - Après un an, je me sens complètement laminée.
J'ai l'impression qu'on est passe sur moi avec un rouleau compresseur.

Gino. - On se sent encore plus enfoncés. Parce qu'on flaire l'arnaque.

Carine. - C'est vrai. Ils essaient de nous déstabiliser. De nous déstructurer. Pour qu'on soit amorphes, qu'on reste tranquilles dans notre coin.
C'est difficile de lutter perpétuellement contre cela. Il y a un moment ou on n en peut plus. Question santé, ça craque.

Gino. - Moi, je survis au Prozac. Sinon, j'ai peur de devenir agressif.

Louisa. - J'ai toujours la petite en tête. Je regarde les enfants qui jouent et je me rends compte de l'absence. Jean-Denis et moi, on a recommencé à travailler. Au début, c'était dur. Maintenant cela nous aide.

Carine. - Vit-on encore? Tout tourne autour d'une obsession. J'ai recommencé à travailler trois mois. Mais je culpabilisais d'être au boulot.
J'avais l'impression de ne pas faire ce que je devais pour la petite. Et j'ai donné ma démission. Vous savez, le temps n'arrange rien du tout. L'imagination travaille.
On a de plus en plus mal, parce que, inévitablement, on envisage les scénarios les plus horribles.On n'ose plus trop y penser.

Qu'est-ce qu'elles ont bien pu vivre pendant tout ce temps?

Gino. - La justice est faite pour canaliser le désir de vengeance des gens, pour restaurer l'équilibre. Mais ici, elle ne le fait pas. On est horriblement malheureux. Frustrés.On est comme des morts-vivants.
Ce qui nous arrive, c'est comme si on tombait de très haut... Une chute libre depuis un an.

Où va-t-on aboutir finalement, sur du béton pour se fracasser ou sur un matelas qui va tout de même un peu amortir le choc ?

Rencontre : Michel Bouffioux


PROGRAME du WEEK-END A LA CARTE


Page 31


WEEK-END A LA CARTE


PROGRAME :


VENDREDI 31 MAI

18h - Réception d'inauguration21h - Ouverture de l'Expo des dessins d'enfants

SAMEDI ler JUIN

12h - Expo permanente17h - Karaté : démonstration 19h - Boxe : entraînement public20h - Grand gala de catch: 4 combats 22h - One mon show: Body Jean-Yves

DIMANCHE 2 JUIN

13h - Expo permanente

16h - Animations enfantines

17h - Débat public : Les parents de Julie et Melissa répondent

20h - Danses

22h - Clôture


PETITE RESTAURATION PERMANENTE ET TOUT POUR LA PETITE SOIF


Vente au profit de Julie et Melissa


Le pins : Yoko Tsuno 100 FB Le porte-clef : Yoko Tsuno 200 FBL'autocollant : Yoko Tsuno 100 FB La carte postale : Baggio 50 FBl'affiche'collectionneur' (série limitée 100 exemplaires)- 250 FB


ATTENTION DIMANCHE 2 JUIN, VENTE AUX ENCHÈRES POUR COLLECTIONNEURS DES DESSINS ORIGINAUX DE l'AFFICHE ET DE LA BROCHURE

APPEL AUX ENFANTSMESSAGE DES PARENTS DE JULIE ET MELISSA


Page 29


APPEL AUX ENFANTS
MESSAGE DES PARENTS DE JULIE ET MELISSA


Nous sommes heureux de vous accueillir à notre exposition de dessins d'enfants.
Véritables témoignages d'amitié, solidarité et de générosité envers nous PARENTS ainsi que nos petites JULIE et MELISSA


Ils sont, en outre, porteur de la plus libre expression qui soit : celle des enfants.
A travers ces dessins, les enfants ont voulu nous parler, nous exprimer chacun à sa manière un petit message d'amour.


Tous rassemblés, ils constituent un GRAND MESSAGE. Un grand message qui s'adresse à tout qui est assez responsable pour le comprendre.


Merci à tous les enfants, vous nous avez grandement aidé à garder notre courage !


Famille Russo Famille LejeuneM. et Mme LEJEUNE-ALBERT M. et Mme RUSSO-COLLETrue Barthélemy, 60 rue Dierain Patar, 4400 FLEMALLE 4460 GRACE-HOLLOGNE


Comité JULIE & MELISSA


Page 5

MESSAGE D’ESPOIR POUR JULIE ET MELISSA

LE MONDE EST DANGEREUX


Page 3 :


« LE MONDE EST DANGEREUX A VIVRE NON A CAUSE DE CEUX QUI FONT LE MAL, MAIS A CAUSE DE CEUX QUI REGARDE ET LAISSENT FAIRE ! »

Page 1 : « Pour Julie et Mélissa »


Page 1 : « Pour Julie et Mélissa »


C'est en soutien pour les parents de JULIE ET MELISSA que toutes les démonstrations, exhibitions et aides sympathiques auront lieu ce week-end à l'occasion du grand Marché populaire de Jemeppe-sur-Meuse.Au travers de cette brochure, et sous forme de "clin d'oeil", ce message convivial de prévention pour nos enfants, VOS ENFANTS, sera un encouragement pour les parents de Julie et Melissa face à la tragédie qui les frappent et contre laquelle ils font face si admirablement.


DANS l'ESPOIR DE QUELQUES TRACES...


Tony Cavaleri

Brochure du Week-end à la carte en soutien des parents de Julie et Mélissa et organisé par Tony Cavaleri


Brochure du "Week-end à la carte" en soutien des parents de Julie et Mélissa et organisé par Tony Cavaleri

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La "une "
Brochure du « Week-end à la carte »


Page 1 : « Pour Julie et Mélissa »

C'est en soutien pour les parents de JULIE ET MELISSA que toutes les démonstrations, exhibitions et aides sympathiques auront lieu ce week-end à l'occasion du grand Marché populaire de Jemeppe-sur-Meuse.
Au travers de cette brochure, et sous forme de "clin d'oeil", ce message convivial de prévention pour nos enfants, VOS ENFANTS, sera un encouragement pour les parents de Julie et Melissa face à la tragédie qui les frappent et contre laquelle ils font face si admirablement.

DANS l'ESPOIR DE QUELQUES TRACES...

Tony Cavaleri

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Page 4 :

« LE MONDE EST DANGEREUX A VIVRE NON A CAUSE DE CEUX QUI FONT LE MAL, MAIS A CAUSE DE CEUX QUI REGARDE ET LAISSENT FAIRE ! »
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Page 5

MESSAGE D’ESPOIR POUR JULIE ET MELISSA

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QUOIQU'IL ARRIVE, ILS N'OUBLIERONT JAMAIS CETTE JOURNÉE DU 24 JUIN 1995.

Un samedi ensoleillé, prélude à l'été, aux vacances, ne laissait pourtant présager que joie et bonheur. Julie vient d'arriver chez Mélissa. Les deux fillettes, âgées de 8 ans, jouent dans le jardin.

Les parents ne savent pas encore que, dans quelques minutes, ils vont être emportés dans un cauchemar. Les deux gamines demandent pour aller se promener. Elles reçoivent le feu vert mais la maman de Mélissa remet une montre aux fillettes en leur précisant bien l'heure à laquelle elles doivent être de retour.



Page 7 (suite de la page 5)


A l'heure fixée, Julie et Mélissa ne sont pas revenues. Carine Russo part alors à leur recherche. L'angoisse augmente au fil des minutes. Les parents ne retrouvent pas la moindre trace de leurs enfants! La gendarmerie de Grâce-Hollogne est prévenue. Puis la Police Judiciaire. La thèse de la fugue est rapidement écartée. L'enquête démarre. Un chien pisteur remonte jusqu'au pont surplombant l'autoroute. Ensuite, plus rien...

Julie Lejeune et Mélissa Russo ont été enlevées. Cela ne fait plus aucun doute. Les jours qui passent ne rassurent pas les parents. Des battues sont organisées.


Sans résultat. Grâce à l'asbl « Marc et Corine », une gigantesque campagne d'affichage est mise sur pied. Les témoignages recueillis par les enquêteurs ne permettent malheureusement pas de découvrir une piste sérieuse.


Les parents regretteront ce manque de résultats, reprochant à la justice de ne pas mettre tout en oeuvre pour retrouver Julie et Mélissa. Un conflit va naître avec la juge d'instruction chargée du dossier. Au centre du contentieux, le secret de l'instruc¬tion. Malgré la pression exercée par les familles via les médias puis par une action devant le tribunal, la juge ne créera pas de précédent.

Toutefois, au mois d'avril, trois informations, confidentielles jusque-là, seront communiquées à l'émission de télévision témoin numéro un" programmée sur TF1.

Une lettre anonyme, un témoignage et un mot inscrit sur l'agenda de Mélissa susciteront de nombreux appels que la police Judiciaire s'emploie à vérifier. Mais, près d'un an après leur disparition, Julie Lejeune et Mélissa Russo demeurent introuvables.




Page 29

APPEL AUX ENFANTS

MESSAGE DES PARENTS DE JULIE ET MELISSA

Nous sommes heureux de vous accueillir à notre exposition de dessins d'enfants.
Véritables témoignages d'amitié, solidarité et de générosité envers nous PARENTS ainsi que nos petites JULIE et MELISSA Ils sont, en outre, porteur de la plus libre expression qui soit : celle des enfants.
A travers ces dessins, les enfants ont voulu nous parler, nous exprimer chacun à sa manière un petit message d'amour.
Tous rassemblés, ils constituent un GRAND MESSAGE. Un grand message qui s'adresse à tout qui est assez responsable pour le comprendre.
Merci à tous les enfants, vous nous avez grandement aidé à garder notre courage !

Famille Russo Famille Lejeune



M. et Mme LEJEUNE-ALBERT M. et Mme RUSSO-COLLET
rue Barthélemy, 60 rue Dierain Patar, 5tt
4400 FLEMALLE 4460 GRACE-HOLLOGNE

Comité JULIE & MELISSA
TEVFAX : 041/ 31.24.11 & 041/ 33.80.88
Compte bancaire n° 240-0285928-73

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WEEK-END A LA CARTE

PROGRAME


VENDREDI 31 MAI

18h - Réception d'inauguration
21h - Ouverture de l'Expo des dessins d'enfants

SAMEDI l'" JUIN

12h - Expo permanente
17h - Karaté : démonstration 19h - Boxe : entraînement public
20h - Grand gala de catch: 4 combats 22h - One mon show: Body Jean-Yves

DIMANCHE 2 JUIN

13h - Expo permanente
16h - Animations enfantines
17h - Débat public : Les parents de Julie et
Melissa répondent 20h - Danses
22h - Clôture

PETITE RESTAURATION PERMANENTE ET TOUT POUR LA PETITE SOIF

Vente au profit de Julie et Melissa

Le pins : Yoko Tsuno 100 FB Le porte-clef : Yoko Tsuno 200 FB
L'autocollant : Yoko Tsuno 100 FB La carte postale : Baggio 50 FB
l'affiche'collectionneur' (série limitée 100 exemplaires)- 250 FB

ATTENTION
DIMANCHE 2 JUIN, VENTE AUX ENCHÈRES POUR COLLECTIONNEURS
DES DESSINS ORIGINAUX DE l'AFFICHE ET DE LA BROCHURE




Week-end à la carte à Jemeppe

LA MEUSE mardi 25 mai 1996

Pour qu'on n'oublie pas Julie. et Mélissa

Le grand marché populaire de Jemeppe est devenu l'une des plus importantes manifestations de la région liégeoise... L'an passé, il a attiré pas moins de 200.000 personnes!

Tony Cavaleri catcheur liégeois,ne pouvait trouver meilleur support pour les activités culturelles et sportives qu'ils organisent au profit du comité de soutien «Julie et Mélissa».
Sensibilisé par la tragique disparition des deux fillettes, Tony Cavaleri a voulu faire quelque
chose. C'est ainsi qu'il a imaginé un grand week-end à la carte.

En montant cette opération, je souhaite raviver le souvenir des petites Julie et Mélissa afin que leur disparition ne se banalise pas. Il y a encore des recherches à mener.

La manifestation a aussi pour objectif de récolter des fonds pour aider les familles Russo et Lejeune à faire face aux frais engendrés par les recherches (affiches, déplacements.*..).

Elle permettra, en outre, de présenter les centaines de messages adressés aux parents des deux fillettes par des enfants d'ici niais aussi de Flandres, d'Allemagne...»

Ce week-end à la carte se déroulera donc pendant le marché populaire de l'association de commerçants «Jemeppe Essor ».

Ces 31 mai, 1er, et 2 juin, des milliers de visiteurs déambuleront parmi la centaine d'échoppes dressées dans le coeur commercial jemeppien qui sera rythmé par les fanfares et autres animations de rue. A l'école du Centre, rue Wettinck, ces badauds pourront assister aux animations de «Week-end à la Carte»

Quelles activités ?


Pendant les trois jours, les cimaises de l'école arboreront des dessins des enfants porteurs de
messages d'amour de réflexions et surtout d'espoir.

Samedi à 16 h. l'école sérésienne de karaté « Kime Shotokan » vous proposera des démonstrations d'arts martiaux.

Dès 19 h. le Boxing Club de Jemeppe vous conviera à l'entraînement public de ses champions.

A 20 h ce sera le catch qui sera à l'honneur avec trois combats. Léon Yayi Mpie dit « L'Ange noir» défendra son titre de champion d'Afrique face à l'espagnol Angelito.


Un match comptant pour le championnat professionnel de. Belgique opposera deux catcheuses. Ces deux premières manches seront suivies d'une attraction: «Colossal Charly » considère comme la bête des rings en raison de son gabarit ,2 mètres 10 et 200 kg, devra affronter deux lutteurs qui seront désignés par tirage au sort. Enfin, pour conclure, un match à quatre Italie-Belgique la paire Cavaleri-Rossi sera opposée au tandem Debuser-Van Merks.

Vers 21 h. un show- de bodybuilding clôturera le programme: Jean-Yves Lant exécutera une démonstration spectaculaire.


Elan de solidarité

Dimanche vers I7 h, les parents de Julie et Mélissa seront présents. Ils s'exprimeront devant le public: ils répondront à ses questions.

« Notre état d’esprit varie toutes les heures, explique M. Russo. Mais nous essayerons de répondre aux questions et surtout de faire taire les rumeurs fausses qui circulent... »

Et M. Lejeune d'en ajouter: «Nous pourrons aussi remercier toutes les personnes qui nous soutiennent. Nous sommes littéralement portés par cet élan de solidarité.
Nous avons de la chance d'avoir des personnes comme Tony Cavaleri autour de nous. »

Bénévolement


La journée dominicale s'achèvera par un spectacle de danse et musique. Dès 20 h, les sept jeunes danseuses du Groupe DS de Jupille vous proposeront leurs chorégraphies « play-back» sur des musiques de Michael et Janet Jackson, d'Alliance Ethnik, de Rednex. de Sister Queen et de l'Ensemble Chorus Line.

« Toutes ces Personnes viennent gracieusement: il n "y a pas de budget pour ce week-end à la carte », dit Tony Cavaleri en les remerciant.

Toutes les animations sont d'ailleurs gratuites. Les seules recettes qui iront dans l'escarcelle du comité de soutien à «Julie et Mélissa » proviendront de la vente de pin's, autocollants et porte-clés à l'effigie de Yoko Tsuno, ainsi que des affiches et cartes postales réalisées bénévolement par des dessinateurs liégeois.

Reste à préciser que les asbl «Marc et Corinne», «La Teignouse» et «Parents-Secours» seront aussi de ce « week-end à la carte ».

Isabelle Debroux




La justice à l’écoute

LA MEUSE mercredi 15 mai 1996


Mardi matin, les parents de Julie et Mélissa ont enfin pu rencontrer le premier substitut du procureur du Roi, Charles Hombroise, désigné comme interlocuteur privilégié avec les familles des deux petits disparues.

Depuis des mois, les familles Russo et Lejeune, qui vivent dans l'incertitude quotidienne, se battent pour être informées de l'évolution de l'enquête...
Grâce à l'appui du comité de soutien qui s'est récemment créé, un accord était intervenu entre le ministre de la Justice et le procureur du Roi :
Il avait été convenu qu'un intermédiaire serait désigné pour rencontrer les familles, écouter leurs questions et, dans la mesure du possible, y répondre.

Il a fallu deux mois pour qu'un rendez-vous avec le premier substitut Hombroise soit fixé.
Mais cette première entrevue s'est révélée plutôt positive.

« Il nous a enfin parlé, dit Mme Russo. Nous savons enfin qu'ils font quelque chose... c'est un apaisement pour nous. »

Et M. Lejeune d'ajouter: «Lors de cette prise de contact, on a pu établir un schéma de travail: on doit déjà se revoir la semaine prochaine avec des questions plus précises. On aura des contacts réguliers au cours desquels nous pourrons poser toutes les questions qui nous tiennent à coeur »

Et des questions, on s'en doute, les deux familles en ont beaucoup à poser.
Mardi, elles ont évidemment voulu savoir si l'émission de TF1 avait permis de faire avancer l'enquête.

Elles s'expliquent: « Témoin n°1 » a suscité de nombreux témoignages, mais cela n'a apparemment pas apporté d’éléments vraiment nouveaux.
Cependant, le dossier ne semble pas être au point mort.

« Ils ont des pistes, dit M. Russo. Ils ont des suspicions sur certaines personnes.
Par ailleurs, le mouvement de solidarité qui s'est créé autour des parents des petites fillettes est toujours aussi ardent. »
______________________



Les 31 mai, le, et 2 juin, à l'occasion du grand marché populaire de Jemeppe, des animations de soutien «week-end à la carte» seront encore menées à l'initiative du catcheur liégeois, Tony Cavaleri.

« Nous avons la chance d'avoir énormément de personnes qui se mouillent pour nous aider, qui organisent des manifestations pour récolter des fonds pour l'affichage, les déplacements...commente M. Lejeune.

Tous ces gens-là nous permettent de voir que nous ne sommes pas seuls dans notre combat. Nous ne pouvons pas les décevoir: il faut qu'ils sachent que nous faisons le maximum, que nous ne baissons pas les bras.

Déjà accablées par le drame qu'elles vivent, ces familles sont aussi soumises à de malveillantes rumeurs sur la destination des dons:
«Nous avons un livre de comptes avec toutes les entrées et les sorties et il est ouvert à quiconque veut le voir!», s'exclament les parents.

Voilà qui devait être dit.

I. D.



La voiture, la note et la lettre


La voiture, la note et la lettre

LA MEUSE du 16 avril 1996

Ce sont les trois pistes «Secrètes» suivies par les enquêteurs dans l'affaire de la disparition des petites Julie et Melissa
Mais pourquoi avoir attendu tous ce temps avant de les divulguer?

Quelques heures avant la diffusion sur TFI de l'émission Témoin N° 1, le parquet de Liège a confirmé l'existence de trois «pistes» qui seront évoquées par la chaîne privée française. Parmi celles-ci, une lettre envoyée le 5 juillet dernier au bureau de notre journal.

Une autre piste fait état du témoignage d'une riveraine qui aurait vu les deux gamines monter volontairement dans une voiture foncée, tandis que la troisième piste a trait à une annotation dans un livre de Mélissa.

Dans ce dernier, on peut lire la phrase suivante:

«Julie, on ni ra à 17 heures au manège».

Vous avez sans doute été nombreux, hier soir, à regarder l'émission Témoin N° 1, diffusée sur TF1. Lors de celle-ci, il a été question de la disparition de Julie et Mélissa.

La justice liégeoise y a confirmé l'existence de plusieurs pistes tenues secrètes jusqu'à présent. Les enquêteurs ont donc donné la «primeur» de leur important travail au média français comme s'ils pensaient que la presse belge est incapable de répercuter convenablement ces appels à témoins.

Cette mise au point étant faite, le premier témoignage fait état d'une voiture de petite cylindrée, de teinte foncée et munie d'un hayon arrière.


Le 24 juin dernier, jour de la disparition de Julie et Mélissa, une riveraine de la rue de Fexhe a vu les deux gamines emprunter le côté gauche de sa rue et se diriger vers le pont de l'autoroute.
C'est à ce moment que la voiture se serait arrêtée à hauteur des deux fillettes.

Le conducteur aurait alors ouvert la portière arrière gauche de son véhicule et les deux gamines y seraient montées, sans apparemment opposer la moindre résistance. Malheureusement, le témoin a vu la scène de loin: il n'a pas pu donner la description du conducteur.

L'absence de contrainte indiquerait que les deux fillettes connaissaient l'automobiliste, même s'il n'est pas exclu qu'elles aient été piégées par une ruse de ce dernier.

Dans un agenda

La deuxième piste, elle concerne une petite note que les enquêteurs ont retrouvée dans un livre appartenant à Mélissa Russo.

En fouillant le banc de l'école où Mélissa était régulièrement assise, les limiers ont en effet mis la main sur un « agenda ».
A la page 124 de ce dernier, soit à la date du 18 juillet, on peut y lire les mots suivants:
«Julie, on ni ra à 17 heures au manège».
Étonnant, d'après les parents, ni Julie ni Mélissa ne fréquentaient cet endroit.
On remarquera tout de même que le jour de la disparition, les deux gamines avaient pris la direction du manège.
Plus troublant encore, cette note n'a été écrite ni par Julie ni par Mélissa, ni même par une copine de classe.

En fait, les enquêteurs ont fait faire une dictée aux condisciples des deux fillettes et aucune d'entre elles n'avait cette écriture. Bref, on ignore l'identité de l'auteur. Tout juste sait-on qu'il s'agit d'une écriture d'enfant.

Une lettre à « La Meuse »


Enfin, troisième piste, une lettre que notre journal a reçue le 5 juillet 1995.
Soit 11 jours après la disparition des deux benjamines. Dans ce courrier, un certain Farid affirmant être âgé de 19 ans et avoir une petite sueur ressemblant à une des lamines, s'accuse d'être un des auteurs du kidnapping puis du meurtre des deux fillettes.

Il explique que le 24 juin, il était à bord d'une voiture bleu foncé avec ses copains Robert et Aziz. Les trois hommes ont alors embarqué les deux fillettes avant de les emmener dans un garage pour les violenter. Ils les auraient ensuite tuées. Farid dit regretter son geste et annonce son suicide. Il déclare qu'il se jettera dans la Meuse.

Ceci dit, depuis cette lettre, aucun Farid n'a été retrouvé nové dans les eaux mosanes.
A l'époque, nous avons bien évidemment transmis ce courrier aux enquêteurs. Ils en ont pris possession et nous ont demandé de ne rien divulguer pour les besoins de l'enquête.

La Meuse a tenu parole... Mais aujourd'hui, les limiers liégeois la communiquent néanmoins à TF1.

Alors que ces trois « pistes » sont connues depuis longtemps, on peut se demander pourquoi les enquêteurs liégeois les communiquent au grand public seulement maintenant. N'aurait-il pas été plus efficace de demander aux gens de se rappeler, par exemple, la présence d'une voiture de teinte foncée aux abords de la rue de Fexhe au mois de juillet dernier plutôt que 10 mois après les faits?

Ceci dit, il y a gros à parier que ce long silence a probablement sa raison d'être, les enquêteurs doivent avoir leurs raisons. Même si celles-ci nous échappent.

Dans le cas contraire, remarquons simplement que le silence n'est pas toujours d'or.

Jean-Michel Crespin

Un comité de soutien pour les parents de Julie et Mélissa



Un comité de soutien pour les parents de Julie et Mélissa


LA MEUSE mercredi 8 février 1996


Plus de 7 mois .Voilà plus de 7 mois que les familles Lejeune et Russo sont sans nouvelles de leurs petites filles,. Julie et Mélissa. Depuis, aucune solution. n'a pu être apportée par les enquêteurs. Mais, selon plusieurs proches, le temps a fait son oeuvre...


Les parents se sentent de plus en plus seuls et l'enquête risque de tomber dans l'oubli. Pour rompre l'isolement progressif dans lequel se trouvent les .parents de Julie et Mélissa, mais aussi pour stimuler les enquêteurs et le juge d'instruction par des pressions positives, un comité de soutien a vu le jouer. Il regroupe des personnalités politiques, sportives, des gens du monde médical, syndical, culturel... mais aussi des personnes qui ne sont pas connues du grand public.

Le 28 janvier dernier, des personnes provenant de tout horizon se sont réunies, sollicitées par les parents des gamines disparues. Ensemble,ces personnalités (dont Robert Waseige, Gilbert Bodart, Louis Smal et de nombreuses personnes issues du monde politique) ont décidé de s'unir pour créer un comité de soutien aux parents de Julie et Mélissa. Cette création est due à plusieurs constats.


«En effet, explique Henri Lhoest, qui a officiellement présenté le comité, sept. mois prés la double disparition de Julie et Mélissa (le 24 juin dernier, sur un chemin de Grâce-Hollogne bordant l'autoroute), aucune solution n'a encore pu être apportée aux parents par les autorités judiciaires de notre pays.» L'opinion publique a largement été informée de cette disparition et a manifesté une émotion réelle et unanime.


Mais le temps a fait son oeuvre et, aussi paradoxal que cela puisse paraître, les parents de Julie et Mélissa se retrouvent seuls, à un moment où l'enquête risque d'être mise en veilleuse et de glisser dans la routine des affaires, avant de tomber dans l'oubli


Nous nous sommes donc réunis pour affirmer que la disparition des petites n'est pas une affaire banale,mais qu'au contraire les enjeux sont considérables et que l'attente des parents pour que soit donné un second souffle à l'enquête est légitime. »

Toujours vivantes

Le comité de soutien veut également se mobiliser au tour de la première hypothèse de travail des enquêteurs: Julie et Mélissa sont toujours vivantes. «Jusqu'à ce jour, poursuit Louis Smal,le président de la CS C-Liège,sept mois d'enquête ininterrompue n'ont pu apporter aucun indice susceptible d'étayer l'hypothèse de leur décès. Pour le comité de soutien, il y a donc lieu de maintenir l'urgence en donnant aux enquêteurs la possibilité d'un second souffle. Les parents se sentent seuls, après 7 mois, ils ne savent toujours pas où sont leurs enfants.
Ce qu’ils vivent,c’est la traversée de l’enfer.Je sais de quoi je parle,j’ai vécu un mois comme cela . C’est,mais de ne pas savoir ,c’est pire !
On se pose 1.000 questions parce qu'elles doivent bien être quelque part. Il faut que l'on regarde partout, il ne faut pas abandonner. »
Un risque d'abandon est d'ailleurs, selon le comité, tout à fait réel. « A l'heure actuelle, précisent les parents, Il n'y a plus qu'une seule personne qui s'occupe de la disparition de nos gamines! Il s'agit d'un commissaire de la PJ de Liège qui se donne à fond, mais qui a également d'autres dossiers à traiter. La gendarmerie, elle, ne s'occupe plus de rien. »
Pour le comité de soutien aux parents, il est également souhaitable de se poser diverses questions fondamentales.


« Le moment n'est-il pas venu pour qu'enfin soit résolu, dans un esprit de compréhension mutuelle, le douloureux problème de la non communication entre le juge d'instruction et les parents ?
L'évolution des mentalités judiciaires, dans d'autres arrondissements et dans d'autres pays, montre bien qu'il s'agit ici d'un choix de société. Pourquoi ne veut-on pas, à Liège, prendre en considération qu'en allant au de là de ce blocage, on donnerait à l'enquête la chance de prendre un tour nouveau ?
Dans maintes occasions, on a vu des solutions positives surgir d'une bonne collaboration entre le juge d'instruction et les parents. »

Réseau de pédophilie

Une autre question du comité a trait au cloisonnement des arrondissements judiciaires. «Ce dernier Justifie-t-il que les parents voient les enquêteurs liégeois se priver des ressources que pourraient leur apporter d'autres enquêteurs de la police judiciaire, spécialisés dans la disparition d'enfants et qui pourraient reprendre l'enquête dès le début avec un regard neuf ? » Les parents ne sont d'ailleurs pas loin de souhaiter que l'enquête quitte le parquet de Liège pour être confiée à un autre arrondissement judiciaire.
« Enfin, poursuit Louis Smal, plutôt que se résigner à un constat d’échec ,ne convient-il pas de créer une cellule Julie et Mélissa comme on a créé une cellule Cools ?

Nous serons donc à leur côté pour faire des pressions positives. Par exemple, dès jeudi, des personnalités politiques feront des interpellations parlementaires auprès du ministre de la Justice. Nous voulons savoir si toutes les commissions rogatoires ont été envoyées, si toutes les pistes ont été exploitées.

Il y a peu, les enquêteurs disaient qu'il n'existait pas de réseau de pédophilie en Belgique. L'arrestation d'un gendarme à Bruxelles nous a prouvé le contraire ! »
Le comité fera également tout son possible pour que les parents de Julie et Mélissa aient accès au dossier.

« Il y a un projet de loi qui existe et qui limitera le secret de l'instruction. On demande juste que l'on anticipe cette loi et que les parents de Julie et Métissa puissent avoir accès au dossier comme tous les parents d'enfants disparus l'auront dans deux ou trois ans, lorsque la loi sera votée. Le besoin des parents d'être informés doit être reconnu comme fondamental et élémentaire. »

Jean-Michel Crespin




Les écoliers flamands à la rescousse de Julie et Mélissa

LA MEUSE vendredi 2 février 1996

Depuis le 23 janvier, 12.000 cartes postales « Julie et Mélissa - SOS » ont été confiées à des écoles flamandes. Les élèves se chargeront (le les en¬voyer à leurs connaissances lointaines, afin (le diffuser au maximum les photos des deux petites Liégeoises disparues.

Anny Gahy, la tante de Mèlissa à qui revient cette initiative, est débordée: pour le moment, il ne me reste plus qu'une ou deux caries chez moi!» Elle regrette seulement que la ministre francophone de l'Education réagisse moins vite (lue son confrère flamand.
La carte postale, imprimée avec l'aide de l'ASBL « Marc et Corine», reproduit en anglais l'affiche (lue l'on a vue partout depuis plus de sept mois que les deux enfants ont disparu. «Julie, 8 ans,1m.28;
Mélissa; 8 ans,1m 30 disparue à Liège en Belgique... »

Sous les deux photos, un appel à contacter la police. Les familles de Julie et Mélissa espèrent ainsi faire connaître le plus loin possible les traits des cieux enfants recherchées. Envoyer une telle carte à une connaissance, à l’étranger de préférence, permettra peut-être de contacter de nouveaux témoins.
Ces cartes postales ont déjà été diffusées dans la province de Liège, pour être réexpédiées aux quatre coins du monde. Anny Russo-Gahy, une tante néerlandophone de Mélissa, s'est chargée de la diffusion en Flandre.
« J'ai commencé à en diffuser par milliers au mois d'août; j'ai moi-même posté plus de 500. J'ai fait de la CB(radio-amateur) et j'ai gardé les adresses de mes correspondants dans le mon¬de, entier, même en Afrique et en Australie... »
En décembre dernier, Anny Gahy écrivait au ministre flamand de l'Enseignement, Luc Van den Bossche, pour lui demander son aide.
C'est formidable ce qu'il a fait!» En effet, le ministre flamand a réagi très rapidement, par un courrier envoyé à toutes les directions d'école du nord du pays. Il les appelle à se procurer des cartes postales auprès d'Anny Gahy, « afin que les deux petites filles disparues ne disparaissent pas de notre mémoire », à aborder le problème en classe et à organiser avec les enfants l'envoi des cartes. Les écoles ont répondu « présent», et comment!. Puis- qu'un mois plus tard, la tante de Métissa avait épuisé son stock de 12.000 cartes.
Bien qu'elle se charge en priorité des contacts avec la flandre, Anny Gahy a aussi contacté la ministre de l'éducation de la Communauté française, Laurctte Onkclinx, dès le mois de novembre. Elle a reçu un accord de principe... qui ne s'est toujours pas concrétisé.

Les familles de Julie et Mélissa et l'ASBL «Marc et Corine » frappent à toutes les portes pour obtenir de l'aide, financière notamment, mais ne reçoivent pas toujours une réponse généreuse.

Ainsi le cardinal Danneels, primat de Belgique, a répondu à la première lettre de M° Gahy qu'il «priait le bon Dieu».

Dans sa deuxième lettre, la tante de Mélissa donnait au cardinal le numéro de compte de l'ASBL «on ne sait jamais, et si le bon Dieu Voulait verser!» à quoi il lui fut répondu: «je suis impuissant à vous aider».

Corinne Toubeau

Vous pouvez vous procurer des cartes postales auprès de l'ASBL «Marc et Corine»

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Des sportifs et des politiques dans un nouveau comité de soutien aux parents de Julie et Mélissa

LA MEUSE du jeudi 1er février 1996

Un comité de soutien aux parents de Julie et Mélissa, les petites filles, disparues dans la région liégeoise depuis juin dernier vient de se constituer.

Le comité de soutien est composé notamment d'un bureau restreint qui regroupe plusieurs parlementaires (Pierrette Cahay, Anne Marie Lizin, Jacqueline Herzet Philippe Monfils), ainsi que d'autres personnalités comme le ministre Guy hutgen; le syndicaliste... Louis Smal, l'entraîneur Robert Waseige, le gardien de but Gilbert Bodart, ainsi que Germain Dufour.

Des membres de I'asbl Marc et Corinne » et de l'asbl «Aide aux Victimes» figurent encore parmi les membres du comité restreint, de mêmes qu'un avocat, un psychologue, une institutrice, un professeur et une journaliste.

Le comité élargi est, quant à lui, composé de tous les signataires - une centaine ce jour - d'un texte servant de base au comité restreint.

Une conférence de presse ayant `pour but la présentation du comité de soutien entourant les parents de Julie et Mélissa sera organisée, le mercredi:9février, à la Maison de la presse, de Liège.

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