mercredi 9 juillet 2008

NOS ENFANTS(«UNE»«Dernière Heure»jeudi 22 août 1996)


NOS ENFANTS

« UNE » de « La dernière Heure »du jeudi 22 août 1996

Madame, Monsieur,

Confrontés au plus cruel des destins, vous avez refusé de céder à la colère et à l'envie de vengeance.
Votre dignité face à la douleur fait l'admiration d'un pays qui, ce matin, vous accompagnera lorsque Julie et Mélissa seront conduites vers leur dernière demeure.
Nous avons voulu vous dire aujourd'hui, avec tant d'autres, toute l'affection que nous vous portons.

Vous incarnez le noble face à l'ignoble, le courage face à la lâcheté. Depuis un an, comme toute la presse belge, nous avons témoigné de votre combat, de vos cris d'indignation devant l'apathie et l'incompétence de la justice, de vos espoirs déçus.
Face à votre chagrin, le week-end dernier, nous avons soudain eu très froid, comme tant de citoyens anonymes et bouleversés.

Des cris de haine, toujours sincères mais parfois excessifs, se sont élevés dans le public. A ce désir de vindicte exprimé par la foule, vous avez opposé un calme et une réserve admirables : la mort d'un quatuor de monstres ne ramènerait pas à la vie deux gosses innocentes, votre deuil ne serait pas rendu moins insupportable par le supplice d'individus qu'on n`oserait plus qualifier d'humains.

A vous, Gino et Carine. Jean-Denis et Louisa, aux enfants qui grandiront à vos côtés, Gregory et
Maxime, nous adressons maintenant, en même temps que nos lecteurs, nos condoléances les plus sincères.

Votre combat et votre blessure ne seront pas vains, puisqu'ils auront mis au jour les tragiques imperfections d'un système judiciaire dépassé par les événements.

Julie et Mélissa ne seront pas oubliées. Nous y veillerons.

La Rédaction

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