jeudi 31 juillet 2008

Sous la loupe du FBI('Meuse'4 septembre 1996 p10)


Sous la loupe du FBI

« La Meuse » du mercredi 4 septembre 1996 page 10

Les monstruosités du tueur d'enfants impressionnent même les fédéraux américains. Le silence des agneaux plane sur Neufchâteau

Julie et Mélissa, d'autres jeunes victimes sans doute... Marc Dutroux, certains de ses comparses peut-être, est en passe de figurer dans l'effroyable galerie des tueurs en série de la pire espèce: les tueurs d'enfants.

Jusqu'ici inconnus chez nous,les serial killer de tous poils sont en revanche bien plus répandus outre Atlantique. Où leurs hallucinants méfaits font de temps à autre la une de l'actualité.

Aux États-Unis, analystes et psychologues du crime ont pris l'habitude de disséquer scientifiquement le comportement, aussi épouvantable qu'incompréhensible, de ces monstres. Jusqu'à créer, au sein du FBI, une « Unité des sciences du comportement criminel»., basée à Quantico, en Virginie. Et rendue célèbre au cinéma par « Le silence des agneaux», qui faisait plonger le spectateur dans l'univers infernal des psychopathes les plus terrifiants.

L'horreur des actes perpétrés par Dutroux et sa bande a rapidement dépassé nos frontières, pour franchir même l'Atlantique. Et susciter l'intérêt des membres de la CASKU, « la Child abduction and serial killer unit» de la police fédérale américaine.

En français: « l'unité enlèvement d'enfants et tueurs en série ». Deux de ses analystes ont même débarqué en Belgique pour prendre leurs quartiers auprès des enquêteurs de Neufchâteau. Ils ne sont pas nécessairement venus en terrain inconnu: plus d'un enquêteur belge a déjà suivi des stages de longue durée aux Etats-Unis pour y parfaire sa formation lors d'interrogatoires.

Nos confrères du Soir ont levé un coin du voile sur leurs activités plus que discrètes. Elles en disent pourtant long sur le degré de sophistication des méthodes mises au point par les agents américains pour percer les rouages mentaux des serial killer. Et aider ainsi les enquêteurs dans leur difficile recherche de la vérité.

Cloîtrés dans leurs bureaux,les deux analystes rompus à l'art de la psychologie se sont mis à décortiquer les plus infimes détails du volumineux dossier de la bande à Dutroux. Le moindre élément du passé du suspect n° 1 est ainsi passé au peigne fin. A grand renfort des technologies les plus avancées.

Première tâche: trier la masse d'informations récoltées au cours de l'enquête (rapport d'experts, P.-V. d'enquêteurs, etc.), pour ensuite les confronter à des programmes informatiques conçus pour l'analyse criminelle.
Ce qui a permis, paraît-il, pas mal de reconstitutions des faits des plus minutieuses.

Sinistre ligne du temps
A commencer par une chronologie précise du lourd passé de Dutroux, même le plus lointain, jusqu'aux derniers événements sanglants. Au total, une sinistre ligne du temps, collée au mur des locaux de la gendarmerie de Neufchâteau. Et qui serait déjà longue de plusieurs dizaines de mètres...

Ce n'est pas tout. Le travail informatique des agents du FBI permet aussi aux enquêteurs de rassembler en un temps record les éléments les plus épars de ce tragique puzzle. Et de mettre en concordance un endroit, une voiture, un suspect,éventuellement éparpillés dans les divers dossiers constitués au fil de l'enquête.

Et puis, last but not least, les agents américains font appel à tout leur sens aigu de la psychologie, glané au fil d'une formation intensive, pour rendre les interrogatoires aussi efficaces que possible. Il s'agit ici de dresser le portrait le plus précis des suspects... et des enquêteurs, afin de permettre les confrontations les plus «enrichissantes».

La manifestation de la vérité est à ce prix: elle exige coûte que coûte de démasquer les contradictions, les tricheries, les ruses des inculpés. Bref, il faut bien, d'une manière ou d'une autre,que le courant passe entre un enquêteur et le suspect qu'il interroge. C'est scientifiquement que Dutroux, Martin et consorts sont cuisinés.

Ce sont ces investigations fouillées du duo du FBI qui ont déjà permis d'affiner le portrait de Dutroux. Il n'a rien perdu de sa noirceur. Que du contraire sa perversité et sa violence auraient même réussi à impressionner les agents de la police fédérale américaine, qui en ont pourtant vu d'autres en matière de serial killer. Ils auraient devant eux le profil du type du pédophile prédateur.

P.Hx.

Mon fils est un lâche !('Meuse'4 septembre 1996 p9)


Victor Dutroux : Mon fils est un lâche !

Il doit rester toute sa vie en prison !!


« La Meuse » du mercredi 4 septembre 1996 page 9

Marc est un lâche. Pour en arriver à faire cela à des fillettes, il ne faut vraiment pas être un héros. Et si on le libère, je suis certain qu'il recommencera. Il doit rester toute sa vie en prison. » Ainsi s'exprime Victor Dutroux, le père du monstre de Charleroi,dans une interview qu'il a accordée au « Laatste Nieuws. »

Victor Dutroux, séparé de son ex-épouse depuis 1971, habite depuis 16 ans une commune de Flandre Orientale. C'est chez lui qu'un journaliste du quotidien flamand l'a rencontré. Victor Dutroux n'a plus vu son fils depuis plusieurs années. «La dernière fois que je l'ai rencontré, c'est lorsqu'il est venu chez moi pour chercher une vieille voiture,se souvient-il. Mais je ne me rappelle plus exactement quand c'était. En fait, j'ai réentendu parler de lui il y a une quinzaine de jours, à la télévision. Depuis lors,je regarde les journaux télévisés et j'achète chaque jour deux quotidiens, un néerlandophone et un francophone. »

Si Victor Dutroux n'admet évidemment pas ce qu'a fait son fils, il ne le renie toutefois pas pour autant: « Ce n'est pas un malade mental mais un comédien qui a beaucoup de talent. Il fait marcher tout le monde.
Malgré cela, je lui écrirai en prison. Mais de là à aller le voir... !

Victor Dutroux s'inquiète aussi pour son fils: « On parle beaucoup d'un réseau international de pédophilie. Mais qui le finançait? Qui le protégeait? Si on ne trouve pas des réponses rapides à ces questions et surtout si mon fils ne fait pas de révélations à ce sujet, je crains que l'on ne le retrouve suicidé. »
Pour Victor Dutroux, son fils s'est peut-être débarrassé de plusieurs corps dans une voie d'eau: « Quelques jours avant sa mort, il y a trois ans, un autre de mes fils, Serge, m'a confié qu'il avait aidé son frère et un inconnu à immerger une voiture dans un canal. Je me demande s'il n'y avait pas des corps de jeunes filles dans le coffre. J'ai signalé cela à la gendarmerie. »

Pour Victor Dutroux, son fils a été mal élevé par son ex-épouse « Elle le gâtait trop et lui laissait faire ce qu'il voulait. En outre c'est une menteuse: elle fait maintenant courir le bruit que je suis moi même un pédophile et que j'ai eu des gestes déplacés vis-à-vis de mes enfants. C'est totalement faux. »

Comment Marc Dutroux en est il arrivé à tuer ses victimes ? Son père n'a pas d'explication mais déjà il y a trois ans il avait eu un pressentiment : « Cela a été une erreur de le libérer, souligne-t-il. Je savais que Marc allait recommencer. Et comme il est intelligent, je me doutais que, pour ne plus être arrêté, il tuerait ses victimes.

Conclusion de Victor Dutroux « Il est ridicule de libérer un pédophile avant qu'il n'ait retrouvé du travail et sans un suivi psychiatrique sérieux. Car un pédophile en liberté, s'il n'a pas d'occupation et n'est pas pris en charge, il ne pense qu'à cela. »

Bx
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La longue liste des «perdus de vue »

« La Meuse » du mercredi 4 septembre 1996 page 9

Après la découverte des corps de Julie et Mélissa, et jusqu'à l'identification formelle, hier soir, du corps de jeunes filles, le doute subsistait encore sur le sort des enfants suivants.


• Le 20 décembre 1989, vers 15 h 30, Élisabeth Brichet (12 ans), de Saint-Servais (Namur) est en visite chez une copine à 200 m de chez elle. A 19 h, elle reprend le chemin de la maison et disparaît. Différentes enquêtes ont eu lieu, notamment aux Canaries. La dernière date de juin 1995, pour vérifier les dires d'un proxénète belge qui affirmait l'avoir vue en avril 92 dans un bordel de Santa Cruz. Envoyée sur place, une commission rogatoire ne donne rien.
- Élément nouveau: Lundi soir, lors de l'émission «Perdu de vue» sur TF1, une femme anonyme a téléphoné de Belgique pour assurer que la semaine précédant la disparition de la petite Élisabeth, Michel Lelièvre avait fait une fugue de l'établissement dans lequel il se trouvait. Il était alors âgé de 17 ans. Des vérifications sont en cours.

• Le 26 février 1991, vers 7 h 30, Nathalie Geijsbregts (10 ans), de Bertem (Louvain), est vue montant dans une voiture à l'arrêt du bus où ses parents l'avaient déposée. On soupçonne d'abord un routier néerlandais de Assen (nord des Pays-Bas), déjà enfermé pour faits de pédophilie et qui avait, fin 91, avoué avoir tué trois enfants. Mais la piste ne donnera rien. On soupçonne ensuite Christian Van Geloven, un représentant de commerce hollandais, qui avait tué deux fillettes en France. Il aurait séjourné à Louvain dans les jours précédants la disparition. L'enquête n'a pas abouti.
- Élément nouveau: Des voisins affirment avoir vu rôder aux alentours de l'arrêt de bus la CX grise retrouvée dans le terrain vague de Dutroux à Sars-la-Buissière. Une voisine affirme avoir reconnu Michel Nihoul comme étant l'homme traficotant sous le capot de la voiture, à deux pas de l'arrêt de bus.

• Le 30 décembre 1991 en plein jour, Inge Breugelmans (14 ans) disparaît à Wuustwezel, près de la frontière hollandaise, à une vingtaine de kilomètres au nord d'Anvers alors qu'elle se rendait chez un ami à vélo. Cet adolescent qui venait à la rencontre de Inge, n'a trouvé que sa bicyclette, abandonnée à 500 mètres du domicile. Un oncle de la jeune fille sera arrêté à deux reprises. Fin avril 92, elle sera retrouvée morte à Putte, sur la frontière hollandaise.
- Aucun élément nouveau.

• Le 5 août 1992 à midi, Loubna Ben Aïssa (9 ans) d' Ixelles disparaît alors qu'elle se rendait au magasin tout proche pour acheter un pot de yaourt, destiné à son petit frère de 7 mois. Elle avait 40 F en poche. Le quartier est passé au peigne fin. Rien, pas de trace. Depuis quatre ans, cette famille marocaine est folle d'inquiétude.
- Élément nouveau: des témoins ont vu rôder une camionnette blanche dans le quartier. Peut-être celle que Marc Dutroux a utilisé à Kain pour enlever Sabine Dardenne et à Bertrix pour kidnapper Laetitia Delhez.

• Le 4 janvier 1994, Kim (11 ans) et Ken (8 ans) Heyman disparaissent à Anvers. En début de soirée, ils n'ont jamais rejoint leur copain pour une partie de foot. Le 11 février, le corps nu de Kim est retrouvé lardé de coups de couteau, au dock Asia, dans dans le port d'Anvers. On est toujours sans nouvelles de Ken.
-Aucun élément nouveau.

• Le 3 mai 1996, le petit Liam (2,5 ans) disparaît à Malines. Toujours pas retrouvé. Il jouait sur une digue, en bordure du canal Malines-Louvain. Le temps que ses parents le quittent quelques instants du regard, il s'évanouit dans la nature. La police pense qu'il est tombé dans le canal qui longe le bout de leur jardin. C'est en vain que le corps a été recherché dans l'eau. Les parents ne croient pas à la thèse de la noyade.
- Élément nouveau : plusieurs témoins parlent d'une voiture de couleur sombre, probablement une Peugeot, et d'un homme d'une quarantaine d'années. Les parents Van den Branden ont lancé un appel à d'éventuels kidnappeurs.

Un autre mystère résolu ?

Par ailleurs, l'affaire Dutroux jettera peut-être également un éclairage nouveau sur l'enquête consacrée à la mort de la jeune Laurence Mathues, de Wavre.

• Le 28 août 1992 à 12 h, Laurence Mathues (16 ans), de Wavre, ne prend pas son service de jobiste au parc d'attractions de Walibi. Son corps est retrouvé le 8 septembre suivant le long d'un chemin proche de l'autoroute à Franc-Waret. L'autopsie révèle que Laurence Mathues est morte d'une absorption massive de médicaments.
- Élément nouveau: les traces de médicaments retrouvées dans son sang sont identiques aux médicaments que l'on a retrouvés en quantité chez Dutroux et dont il se servait pour droguer ses petites victimes.

• Le 15 décembre 1994, Sylvie Carlin (19 ans), de Roucourt (Tournai) se rend à pied chez sa sueur, domiciliée à deux kilomètres de chez elle. Sylvie n'y est jamais arrivée. Sa maman est persuadée qu'elle a été kidnappée, précisant que Sylvie n'est pas de nature dépressive.
- Élément nouveau: On aurait repéré une voiture rouge rôdant dans les parages les jours précédant sa disparition.

L.G.
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Qui sont il ?

« La Meuse » du mercredi 4 septembre 1996 page 9

DUTROUX
Le plus machiavélique

Marc Dutroux est le «démon» de cette affaire. Il est à l'origine des enlèvements d'enfants et de jeunes filles qui écoeurent la Belgique.
C'est lui le commanditaire des rapts. Il serait au centre d'un large réseau de pédophilie, mais aussi au coeur d'un trafic de voitures et de camions volés.
Depuis son arrestation, de nombreuses têtes sont tombées.

MARTIN
L'épouse diabolique

Cette ex-institutrice est l'épouse de Marc Dutroux.
Dans cette sordide affaire, Michèle . Martin est considérée comme la complice «consentante » de son mari.
C'est elle qui aurait été chargée de prendre soin des petites Julie et Mélissa pendant que Dutroux était en prison pour un autre délit.

LELIEVRE
L'homme de main

Michel Lelièvre est issu d'un milieu très défavorisé.
Confié à des familles d'accueil, il les quitte définitivement à 17 ans: le point de départ de ses méfaits.
Il serait l'auteur des rapts de toutes les filles de l'affaire Dutroux. Il est également soupçonné d'être mêlé aux trafics de véhicules.

WEINSTEIN
Le mort qui parle

Le corps de Bernard Weinstein a été retrouvé en même temps que ceux de Julie et Mélissa. Devenant témoin gênant, Dutroux l'avait éliminé.
Ce Français est impliqué dans plusieurs rapts d'enfants, mais aussi, comme Dutroux, dans des trafics de véhicules.
C'est dans son chalet, à Jumet, qu'a été découvert hier le corps des deux jeunes filles.

ZICOT
Le flic

Inspecteur principal de la P.J. de Charleroi, Georges Zicot est un as des enquêtes sur les trafics de voitures.
Son arrestation s'inscrit notamment dans le cadre de l'assassinat de Weinstein.
Il est soupçonné d'avoir rédigé un faux PV dans le cadre d'un vol de camion entreposé dans un hangar loué par Dutroux. Il est surtout soupçonné d'avoir protégé Dutroux.

NIHOUL
L'«imprésario »
LORS de son arrestation, Nihoul n'était pas inconnu des milieux judiciaires bruxellois, notamment pour escroquerie.
Dans le cadre de l'affaire Dutroux, Nihoul est soupçonné d'être l'organisateur commercial du réseau de pédophiles et d'être impliqué dans un trafic d'ecstasy a Bruxelles. Mais il serait également impliqué dans le trafic de voitures.

PINON
Le complice receleur

Gérard Pinon est originaire de Courcelles. Il est accusé de recel de véhicules volés et, plus grave, de séquestration.Le hangar dont il est le propriétaire a été perquisitionné à Ransart. Il est soupçonné d'être le complice de Georges Zicot. Il serait même son informateur, celui qui aurait dénoncé à Zicot le vol d'un camion par Dutroux à Braine-l'Alleud.

THIRAULT
L'ami de Dutroux

Claude Thirault est inculpé d'association de malfaiteurs. Son mandat d'arrêt a été confirmé.
Ce proche de Dutroux se retrouve impliqué avec Zicot, Dehaan, Diakostavianos, Pinon et, bien sûr, Dutroux, dans les affaires de véhicules voitures et camions volés.

DEHAAN
L'assureur

Thierry Dehaan était très utile dans les trafics de véhicules, mais il est également « mouillé » dans les sales histoires de Dutroux.
Il rentre dans le dossier concernant le meurtre de Bernard Weinstein.
Il serait donc non seulement derrière le trafic de camions volés, mais aussi dans la mystérieuse affaire de séquestration à Jumet.

DIAKOSTAVRIANOS
Le Grec

Les soupçons à l'encontre de Michael Diakostavrianos sont lourds.
Il est tout d'abord inculpé d'association de malfaiteurs. Mais il pourrait aussi être mêlé au fameux réseau de pédophilie dont on soupçonne Dutroux d'être l'instigateur.
Mais Diakostavrianos se retrouve également dans les trafics de vols de véhicules.
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Michel Nihoul reste en prison

« La Meuse » du mercredi 4 septembre 1996 page 9

Ayant vu son mandat d'arrêt confirmé par la chambre du conseil de Neufchâteau, le 20 août dernier, Michel Nihoul avait décidé d'interjeter appel. C'est donc ce mardi matin qu'il a comparu devant la chambre des mises en accusation de Liège.

En provenance de la prison de Namur, l'homme d'affaires bruxellois est arrivé au palais de justice sous étroite surveillance. Flanqué d'un gilet pare balles, il a immédiatement été conduit au petit local de gendarmerie, garni d'une vingtaine de cellules. Là, Nihoul a longuement été insulté par les autres détenus, certains même déclarant qu'ils allaient le suicider.

L'inculpé a ensuite été conduit à la salle d'audience. Là, personne ne sait évidemment ce qui s'y est dit. Après une importante pause pour permettre aux conseils de Michel Nihoul de consulter quelques pièces du dossier, les débats ont repris pendant une bonne heure pour se terminer vers 11 h 30.
A la sortie de la chambre des mises en accusation, les avocats du Bruxellois, Mt Frédéric Clément de Clety et
Virginie Baranyanka, n'ont pas été avares de déclarations, répondant à toutes les questions posées.


« On reproche à notre client une association de malfaiteurs avec MM. Dutroux, Lelièvre, Weinstein et autres.
Il n'est pas fait mention de séquestration. Bien sûr, il existe bien quelques témoignages, mais ces derniers sont peu crédibles. M. Nihoul nie toute responsabilité dans le volet enfants. Il n'a joué aucun rôle dans la vente ou le trafique de cassettes pornographiques. En clair, il n'existe aucun indice sérieux de culpabilité de notre client. »
Pourtant, d'après les divers éléments de l'enquête, il apparaît que Dutroux et Nihoul se connaissaient bien.

« En fait, M. Nihoul a rencontré Marc Dutroux à quatre reprises. C'était pour des visites pour expertises immobilières et pour faire réparer sa voiture. Si rencontrer une personne à quatre reprises, c'est bien la connaître, alors oui, ils se connaissent bien Pour ses avocats, Michel Nihoul est donc innocent.
« C'est d'ailleurs pour cela que noms sommes allez en appel. Nous sommes bien conscients que nous risquons fort de ne pas être entendus puisqu'il faut gare l'enquête se poursuive et que MNihoul n'a pas été confronté à Marc Dutroux. Mais, je dois quand même vous dire gare ni Dutroux, ni Lelièvre, ni Michelle Martin n'ont accusé M. Nihoul d'être leur complice,pourtant, comme ces gens sont en aveux, ils devraient accuser notre client pour se décharger quelque peu, ce n'est pas le cas... »
Reste alors les questions de la présence éventuelle de Nihoul, à Bertrix, la veille de l'enlèvement de Laetitia mais aussi sur les lieux de l'enlèvement de Nathalie Gijsbrecht. « Là, nous pouvons vous dire que M. Nihoul a été entendu concernant sa présence à Bertrix et qu'il a fourni un alibi qui a été confirmé et qui indique qu'il n'était pas là. Il n'a par contre pas été entendu sur le volet de .Nathalie. »

Signalons toutefois que, comme nous l'écrivions dans notre édition du week-end, l'alibi de Michel Nihoul ne serait autre que Michel Van der Elst, un avocat bruxellois qui habitait dans le même immeuble que M. Paul Van den Boeynants. Il avait d'ailleurs été condamné, en même temps que le défunt Patrick Haemers, pour l'enlèvement du ministre d'État...

De source bien informée, on signalait d'ailleurs que les versions des deux hommes quant à leur emploi du temps ce jour-là varieraient quelque peu. Bref, comme le craignaient les avocats de Michel Nihoul, la chambre des mises en accusation a confirmé le mandat d'arrêt de l'intéressé. L'expert immobilier bruxellois reste donc en prison. Il comparaîtra de nouveau devant la chambre du conseil dans un délai de quinze jours.

Enfin, à Bruxelles, on apprenait également en fin de journée que la P.J. de Bruxelles avait saisi quelques 300 cassettes vidéos dans l'entourage de Michel Nihoul.

Jean-Michel Crespin

Deux corps à Jumet('Meuse'4 septembre 1996 p8)


Deux corps à Jumet:Eefje et An identifiées. On s'attendait au pire, le pire est arrivé

« La Meuse » du mercredi 4 septembre 1996 page 8

Marc Dutroux n'avait pas menti! Comme pour Sabine et Laetitia, comme pour Julie et Mélissa, Marc Dutroux n'a pas menti pour An et Eefje.
Hier soir, lorsque le Procureur du Roi Bourlet, suivi par le premier ministre Dehaene, ont confirmé la terrible nouvelle, la Belgique a plongé encore une fois dans l'horreur.

Les corps d'An et Eefje étaient bien enterrés à Jumet, dans la propriété de Bernard Weinstein. Les énormes fouilles entreprises depuis une semaine avaient donc un sens.

C'est dans la seconde partie du hangar, à 2 m 50 sous la terre, en dessous de la chape de béton, que les enquêteurs ont trouvé hier matin des ossements provenant de deux corps différents. Ils se trouvaient dans une sorte de creuset dont la construction remonte au siècle dernier.

Ces ossements n'étaient même pas enveloppés dans un sac et ils porteraient des traces de carbonisation. Pour pouvoir pratiquer une première autopsie, le médecin légiste Beauthier a pu tout de même compter sur des radiographies dentaires ainsi que sur la montre d'Eefje qu'elle tenait encore à un poignet.

On ne connaît pas encore la date exacte de leur mort mais il semblerait que ce soit à l'automne dernier, soit quelques mois après leur enlèvement.
Marc Dutroux et son épouse Michèle Martin s'étaient décidés à parler lundi dernier, tout en se dédouanant. «An et Eefje ne nous 'appartenaient' pas » disaient-ils en substance. « Elles étaient à Lelièvre et à Weinstein. Il s'est passé quelque chose et Weinstein les a enterrés sous sa propriété de Jumet. »

Il est très facile évidemment de reporter tout sur quelqu'un qui ne saura plus parler : Weinstein a été assassiné par Dutroux à la fin de l'année dernière.
Malgré cette horrible découverte, les fouilles ont encore repris à Jumet. Le creuset semble être plus profond encore et aujourd'hui, on ira jusqu'au bout, en espérant ne pas y retrouver de nouveaux cadavres. Rien n'est moins sûr cependant puisque Dutroux aurait parlé de «cinq» cadavres à trouver sous la terre de Jumet.

«An est morte »
De retour de Paris où ils avaient encore participé lundi soir -dans un dernier baroud d'espoir - à l'émission
« Perdu de vue », les parents d'An ont confirmé devant les caméras la terrible nouvelle.

Paul Marchal a simplement dit: « An est morte ». Les parents d'Eefje avaient été avertis une heure plus tôt.
Tant le premier ministre Dehaene que le ministre de la justice Stefaan De Clerck que le ministre-président flamand Luc Vandenbrande ont exprimé leurs sincères condoléances aux deux familles éprouvées.

Du côté de Charleroi, on a appris que les corps des 2 jeunes victimes ont été véhiculés mardi soir encore, vers 21 h. dans des corbillards, à destination de Hasselt.

Luc Gochel

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L’interminable attente a pris fin à 20 heure 30

« La Meuse » du mercredi 4 septembre 1996 page 8

C'est officiel » nous confie le papa d'An, en quatre langues, à la porte de sa maison. « Nous allons maintenant rentrer, nous embrasser et embrasser nos enfants » souligna-t-il en serrant les mains des journalistes présents. Les gorges étaient nouées, serrées à l'extrême. «Je demande qu'on nous laisse en paix... »
Même s'ils n'avaient jamais rencontrés An et Eefje, les journalistes avaient appris à les connaître au fil des rencontres avec leurs parents respectifs.
A Hasselt, un certain calme a longtemps régné, hier, devant la maison des Marchal.
A l'arrière, les voitures de passage affichaient toutes les mêmes autocollants à l'effigie des deux jeunes Limbourgeoises disparues.
Les parents d'An ont passé la journée à Paris. La veille, ils avaient pris le chemin de la Ville-Lumière en train et étaient présents en direct le soir, sur le plateau de Jacques Pradel et de TF1. Ils lançaient un ultime avis de recherche dans Perdue de vue et un appel à témoins. Ils n'ont pas appris grand-chose. Jusqu'aubout, le couple Marchal a gardé l'espoir de retrouver leur fille vivante.
A Kuringen, près d'Hasselt, dans un quartier résidentiel tranquille, les parents d'Eefje ont tiré les rideaux de leur belle villa. Accablé, le papa de la jeune fille ne répondait plus au téléphone, ni aux sonneries à la porte d'entrée. Toute l'après-midi, le parquet de Bruges les a tenus informés des déroulements des recherches à Jumet. C'est la blonde compagne du papa, les larmes aux yeux, qui confirmait au fur et à mesure ces bribes d'informations. La tension était à son comble, la tristesse au rendez-vous. On attendait les fatidiques nouvelles.
A 17 h 30, le juge d'instruction de Bruges Luc Van tieghem a sonné à la porte et a mis fin à l'épouvantable attente: Eefje a été reconnue formellement grâce à sa montre. Deux gendarmes lui ont emboîté le pas ainsi que l'assistante sociale du service d'accompagnement de la gendarmerie d'Hasselt. Quelques minutes plus tard, le médecin de famille était appelé d'urgence. Le papa était victime d'un malaise. Le quartier a été rapidement bouclé par plusieurs gendarmes en faction.
C'était la consternation dans le voisinage. « Verschrikkelijk » (traduisez: terrible) revenait dans toutes les bouches. On chuchotait d'une maison à l'autre dans un silence quasi religieux. Le papa d'Eefje Lambrecks perdait ainsi son deuxième enfant en seulement deux ans. Vers 19 h, le juge d'instruction a quitté la maison, d'un pas rapide, se contentant d'un «pas de commentaire s'il vous plaît. »
Une heure plus tard, à dix minutes à peine de chez les Lambrecks, c'était au tour du quartier des Marchal d'être bouclé à double tour. Seuls les gens de la rue pouvaient entrer en montrant pattes blanches.
A peine arrivés en provenance de Paris, ce couple si soudé expliquait sa sinistre journée.
Soutenu et épaulé par Betty, Paul était prêt à craquer, tremblait tout en articulant calmement chaque mot. « Eefje a été découverte, pas An. Il faut être certain. Nous ne voulons pas de rumeurs. On ignore qui est le deuxième corps.
Nous n'avons pas eu encore de contacts avec le procureur du Roi de Neufchâteau. Vers 13 h, sur mon portable, à Paris, j'ai été prévenu qu'on avait retrouvé un corps, puis après on m'a averti d'un deuxième.

Ces deux dernières semaines, les contacts avec les autorités judiciaires ont été très corrects et elles nous ont bien traités. »
En flamand, en français et en allemand, Paul Marchal donnait les mêmes explications. « On est venu nous attendre à la gare. Je vous dis tout car on sait ce qu'on doit à la presse dans cette affaire. Mais aidez nous encore en respectant notre silence. On veut garder ces derniers moments-là pour les vivre en famille. »
Dans la maison d'à côté, le frère Marchal pleurait en les regardant s'exprimer devant les caméras. La grand-mère et d'autres membres de la famille s'étaient occupés des trois frères et sueurs d'An. Le clan s'était serré les coudes. Mais une demi heure plus tard, la seconde triste confirmation. Hasselt serait bel et bien en deuil de ses deux jeunes filles. Deux soleils disparaissaient au coucher.

Caroline Geskens
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Les macabres secrets de la rue Daubresse

« La Meuse » du mercredi 4 septembre 1996 page 8

Après huit jours de fouilles approfondies, le n° 65 de la rue Daubresse a fini par dévoiler ses macabres secrets: deux cadavres enfouis dans le sol du hangard de Bernard Weinstein. Le Dr Beauthier a procédé hier après midi à l'autopsie des deux corps en état de décomposition avancée, afin de les identifier.
Après d'interminables journées de fouilles infructueuses sous des trombes d'eau, la cohorte de journalistes qui faisaient le pied de grue au bout de la rue Daubresse depuis le début de la semaine dernière avaient fini par douter sérieusement de la véracité des révélations recueillies par les enquêteurs.
Tout le monde en venait à se demander si les inculpés n'avaient pas tout simplement mené le juge d'instruction Connerotte en bateau.
Hier matin, les rares journalistes présents devant les barrières Nadar ont compris très rapidement que les macabres recherches avaient enfin abouti.
Les camions de la protection civile sont arrivés sur les lieux avec trois quart d'heure de retard sur l'horaire officiellement prévu. Contrairement aux autres jours, ils se sont garés dans la rue et n'ont pas repris les fouilles sur le terrain de Bernard Weinstein. Le porte-parole de la gendarmerie, le major Boudin, est descendu dare-dare de Bruxelles dès 10 h. Il a été très vite rejoint par de nombreux représentants des forces de l'ordre gendarmes, membres du laboratoire de la P.J. de Charleroi, officiers de la cellule de crise de la BSR de Charleroi, etc...
L'arrivée, vers 11 h, du Dr. Beauthier, le médecin légiste du parquet de Charleroi, n'a fait que renforcer la funeste impression des journalistes.
Une demi-heure plus tard, une Mercedes blindée de l'Escadron Spécial d'intervention franchissait les barrières de sécurité avec le juge d'instruction Jean-Marc Connerotte à son bord.
Vers midi, le major Jean Marie Boudin venait confirmer dans un communiqué laconique ce que tous les journalistes savaient de: à : « On a trouvé ce matin des ossements, vraisemblablement de nature humaine, dans la –deuxième partie du hangar. Ces ossements vont être exhumés et emmenés pour procéder à une autopsie. L'identification de ces ossements risque de prendre du temps, peut-être même plusieurs jours », et le porte-parole de demander à la dresse de ne pas spéculer sur l'identité des ossements.
A-t-on trouvé un ou plusieurs cadavres? A quelle profondeur? Les ossements étaient-ils emballés? Autant de questions qui resteront sans réponse, le major Boudin se contentant de pratiquer la langue de bois en français, en flamand, en anglais et en allemand. Une heure plus tard, il annonçait qu'il,n'y aurait plus ni communique de la gendarmerie, ni conférence de presse du parquet de Neufchâteau.
Les fouilles, interrompues dès la découverte des ossements, reprenaient au finish. Les enquêteurs avaient l'intention de creuser le reste de la parcelle et d'égaliser le terrain avant la tombée de la nuit.
Vers 13 h 30, deux corbillards des pompes funèbres Fontaine sont venus chercher les dépouilles afin de les emmener à la morgue de l'hôpital civil de Charleroi. De source officieuse, il s'agit de deux cadavres, pratiquement réduits- à l'état e squelette. Les dépouilles étaient enterrées à 2 m 50 de profondeur, sous la dalle de béton du hangar.
L'endroit avait été signalé par les chiens de la police allemande spécialisés dans la détection de cadavres.
A
u cours de l'après-midi, le porte-parole du Parquet de Bruges a prévenu les parents de An Marchal et Eefje Lambrecks de la découverte des deux cadavres encore non identifiés à ce moment-là...

Elisabeth Mathieu
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L’avis de recherche a duré un an

« La Meuse » du mercredi 4 septembre 1996 page 8

An Marchal, 17 ans, et Eefje Lambrecks, 19 ans, ont disparu dans la nuit du 22 août 95. Voici une rétrospective des événements qui ont jalonné cette interminable et angoissante attente.

• Mardi 22 août 1995: Avec une bande de copains, An Marchai et Eefje Lambrecks passent leurs vacances à Marinapark, à Westende. Elles ont reçu deux tickets d'entrée gratuits pour assister au show du mage Rasti Rostelli, au casino de Blankenberge. La veille, les autres amis avaient été voir le même spectacle. En fin d'après-midi, elles quittent le bungalow 31, enfourchent leur bicyclette jusqu'à l'arrêt du tram. Là, direction le spectacle du magicien-hypnotiseur. Dans la salle bourrée à craquer, An et Eefje se portent spontanément volontaires et montent, sur scène, pour une longue séance d'hypnose. A 23 h 45, le dernier tram pour Westende part sans elles car le spectacle se termine passé minuit. Près de la gare d'Ostende, le conducteur de tram se souviendra de les avoir vues descendre.

• Vendredi 25 août 95: Au parquet de Bruges, on ignore encore si on doit s'inquiéter ou non de leur disparition, étant donné l'âge des jeunes filles, susceptibles d'être en fugue. Entre-temps, l'a.s.b.l. Marc et Corine à lancé une campagne d'affichage à la Côte. Eefje, 19 ans, a des cheveux bruns marron coupés au carré et des yeux bleu-gris. Elle est de corpulence mince et mesure 1 m 70. An, du haut de son mètre 65 et de ses 17 ans, arbore des cheveux châtain foncés jusqu'aux épaules, un regard vert-gris et présente une cicatrice de la varicelle sous le nez ainsi qu'une malformation au majeur. A Hasselt, par la poste, les parents Marchal reçoivent la K7 du show qu'An avait commandée. Un spectacle légalement interdit en Belgique.

• Lundi 28 août 95: Depuis bientôt une semaine, An et Eefje se sont évanouies dans la nature. A Hasselt, les parents Marchai sont pendus au téléphone du matin au soir. Ils tiennent une permanence chez eux et assurent la coordination de tous les groupes de recherche. « Nous avons visionné la K7 du show. Elle est incroyable. Je crois qu'elles sont toujours sous hypnose. » On les a vues à Dixmude, dans un magasin d'Ostende, à Louvain... « Ce n'est pas possible que ce soit une fugue. An téléphone toujours pour prévenir quand elle rentre tard. C'est .une fille très timide. En entrant dans la troupe de théâtre, début janvier, elle s'est extériorisée un peu plus. » Les recherches à la Côte belge continuent. Les parents sont accompagnés de Peach, labrador de l'oncle d'An, qui la repère toujours, même au bout de la rue.

• Mercredi 30 août 95: Les battues et les appels à témoins se poursuivent. Dans le sac à dos d'An, on a retrouvé les petits cadeaux qu'elle avait prévus d'offrir à sa famille, de retour à la maison. A RTL 4, sueur hollandaise de RTL-TVi, le mage Rostelli répète qu'il n'y est pour rien dans cette disparition.

• Jeudi 22 décembre 95: Les parents d'An Marchal rencontrent ceux de Julie et Métissa, Un triste réveillon de Noël s'annonce.

• Janvier 1996: Cinq mois après la disparition d'An et Eefje, deux membres de la PJ de Bruges ont été dépêchés aux Canaries pour y poursuivre leur enquête. Peu de temps avant, des témoins avaient affirmé avoir aperçu les deux jeunes filles à la Costa del Sol mais une première commission rogatoire en Espagne avait fait chou blanc. Ce sera la même chose pour la seconde, aux Canaries.

• Février 96: Professeur dans l'enseignement spécial, le papa d'An reprend son emploi à mi-temps.

• 15 août 1996: Sabine et Laetitia sont retrouvées vivantes dans une maison de Dutroux, à Sars-la-Buissière. Deux jours plus tard, les enquêteurs découvrent les corps de Julie et Métissa. Immédiatement, M. Bourlet, procureur du Roi à Neufchâteau, prend contact avec les parents d'An et Eefje. Les parents d'An, en vacances en France, rentrent en Belgique. Dutroux et Lelièvre ont en effet avoué avoir participé à l'enlèvement des deux jeunes filles.
Ils s'étaient rendus à la Côte pour trouver une victime. Après avoir passé la journée sans pouvoir s'en prendre à une adolescente, ils aperçurent An et Eefje dans le tram qui circulait vers Ostende. Ils manquèrent leur proie au terminus mais un peu plus tard, ils retrouvèrent les deux amies qui faisaient du stop sur la route de Middelkerke. Ils les chargèrent puis les droguèrent
.
Que sont alors devenues An et Eefje ?
Les explications du monstre de Charleroi et de son complice furent dans un premier temps embrouillées. En tous cas, aucun des deux n'admit l'assassinat des jeunes filles. A tel point que M. Bourlet, le 17 août, avait toujours l'espoir de les retrouver vivantes.

• Mardi 20 août: Les rumeurs les plus folles circulent autour d'An et Eefje. Elles auraient été placées dans un réseau de prostitution en Slovaquie, en Tchéquie, en Slovénie, en Hollande etc. Le soir, M. Bourlet a tenu à couper court à tous ces bruits: « Dutroux et ses complices sont à l'origine de la disparition des deux jeunes Limbourgeoises. Mais nous n'avons aucune nouvelle d'elles. Toutefois, certains éléments du dossier nous permettent d'espérer qu'elles sont toujours vivantes. »

• Lundi 2 septembre : les parents d'An Marchai participent à l'émission Perdu de vue, à TF 1. Le présentateur, Jacques Pradel lance un appel à témoins. Ce qui est certain, c'est que les parents d'An croient que leur fille est toujours vivante.

• Mardi 3 septembre après midi: Le parquet de Bruges a officiellement averti les parents d'An et Eefje de la découverte de deux dépouilles mortelles à Jumet.

C.G. et J.H.

An et Eefje Elles aussi !('Meuse' 4 septembre 1996)



An et Eefje Elles aussi !

« UNE » du journal « La Meuse » du mercredi 4 septembre 1996

Eefje et An, deux jeunes filles de Hasselt, avaient disparu au littoral le 22 août 1995

* La dépouille d'Eefje (à g. sur la photo) a été formellement identifiée tôt dans l'après-midi

* En début de soirée, on apprenait que c'est An qui reposait à ses côtés dans le hangar tragique

Leurs ossements ont été retrouvés à 2 m 50 de profondeur dans la propriété de Dutroux à Jumet * En entamant les recherches, les enquêteurs avaient la certitude de découvrir des corps

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Légende photo :
Ce cercueil contient un caisson rempli d'ossements.
Il va être amené à l'hôpital de Jumet où une autopsie sera pratiquée

(Photo B. Delentrée)

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* Encore six disparitions non élucidées: les éléments qui les lient à Dutroux et à ses complices

* Le père du pédophile a accordé une interview à un journal flamand

* A l'émission « Perdu de vue » sur TF1, lundi soir, une téléspectatrice a affirmé que Lelièvre avait fugué le jour de la disparition de la petite Elisabeth Brichet à Namur * Comment les enquêteurs du FBI font progresser l'enquête à Neufchâteau

* Nihoul a vu son mandat d'arrêt confirmé, hier, par la chambre des mises en accusation de Liège (Pages 8, 9, 10)

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