vendredi 3 octobre 2008

"On nous prend pour des cons" (Suite page 38 et 43)


"On nous prend pour des cons" (Suite page 38 et 43)

Pour le reste, il n'y a pas eu de véritable mea-culpa des autorités, sauf du parquet du Bruges par rapport aux lenteurs de l'enquête concernant Ann et Eefje...

M.-F. B. - C'est ce qui m'a choquée profondément. Quand j'ai appris par les familles que Julie et Melissa avaient été retrouvées dans ces conditions, je vous avoue que pendant trois jours, j'ai effectivement espéré qu'une seule main, une seule voix dans le gouvernement prenne la parole pour dire: "Ce qui s'est passé est inacceptable et quelque part, nous sommes responsables de ne pas avoir mis au point des mécanismes qui protègent la société de ce type de systèmes". En sachant, bien entendu, qu'on ne réussit pas toujours. Quand j'entends que certains ministres disent aujourd'hui: "Botte exagère parce qu'on a tout de même fait quelque chose", je trouve qu'il ne faut pas beaucoup de courage pour avancer cela. Et quand 'entends: "la mort de ces enfants va nous permettre d'aller plus loin", je trouve que c'est très cher payé. A vrai dire, il n'y a pas eu un seul acte au niveau gouvernemental d'humilité par rapport à ce qui s'est passé. Ce qui est grotesque d'ailleurs du point de vue humain et stratégique. Parce que dire à la population qu'on a fait une erreur, qu'on n'a pas été capable et qu'il faut réfléchir à ne plus faire la même chose, c'était déjà commencer sur une base qui était autre que de prendre les gens de haut comme Melchior Wathelet qui déclarait: "Moi, je n'ai pas de problème de conscience".

"Dehaene fait une déclaration douze jours après la découverte des corps de Julie et Melissa. Je dois vous avouer que je ne comprends pas très bien"

 C'est pas le genre de chose qui va rapprocher le monde politique du citoyen, en tout cas?

M.-F. B. - Ça creuse un peu plus le fossé et en plus cela renforce les positions extrémistes. Dans cet ordre d'idées, j'évoquerai ici aussi la pétition de I'ASBL "Marc et Corinne" qui demande des peines incompressibles pour les délinquants sexuels. Réfléchissons un peu! Elle est signée par beaucoup de gens qui ne savent même pas ce qu'ils signent. C'est une réaction épidermique. Et cela ne va servir qu'aux extrémistes. (Lire aussi note encadré.) De nouveau, il y a quatre personnes qui n'ont pas demandé cela, qui n'ont pas une seule raison de s'en vouloir et ce sont les seules a rester modérées, à ne pas de mander de peine de mort, ni de peines incompressibles. Ces personnes, ce sont les parents de Julie et Melissa. Eux, ce qu'ils veulent, c'est la vérité et la transparence. Et ce sont les seuls qu'on n'est pas capable d'écouter! Une fois de plus.

Une de fois de plus en effet. On ne les pas écoutés depuis le début!

M.-F. B. - C'est vrai. Et la maman de la petite Elisabeth Brichet a été victime de la même chose. On considère que l'enfant porté disparu appartient aux parents, mais que l'enquête, la recherche de la vérité peut totalement leur échapper. On leur a dit qu'on va s'occuper des investigations mais que, surtout, ils ne demandent pas de comptes. C'est pas exactement une image de la démocratie cela!

II y a autre chose de choquant: les parents de Julie et Melissa ou encore la maman d'Élisabeth ont trouvé la force de crier leur révolte. Mais d'autres n'y parviennent pas et les disparitions de leurs enfants sont complètement oubliées!

M.-F. B. - C'est notamment l'exemple de la petite Marocaine qui a disparu en 1992. Sa famille est anéantie. Ils ne savent pas gérer ce problème. Alors qu'est-ce qui se passe? Rien... Rien! Je doute qu'il y ait eu des campagnes d'affichage. Cette enfant a été oubliée. Pour les réseaux pédophiles, c'est l'idéal. C'est la résultante du fait que sur le plan gouvernementale, on ne considérait pas que la lutte  contre la délinquance sexuelle était une priorité. Sinon on n’en serait pas là !

Dans le même ordre d'idées, je suppose que vous avez été interpellée comme tout le monde par l'affaire de la grâce royale accordée au pédophile Zénon D. de Clabecq?

M.-F. B. - La grâce royale est à la hauteur de tout le reste. Ce qui m'a le plus choquée dans cette affaire, c'est que cela s'est de nouveau terminé par des "Je signe, mais ce n'est pas moi le responsable". Finalement, dans ce système lus personne n'est responsable. Moi je veux bien qu'on soit dans l'irresponsabilité dans des dossiers de corruption classique mais pas dans des histoires de morts d'enfants!

Bon, on constatera tout de même que le premier ministre vient de faire une déclaration dans laquelle il dit que dans les prochaines semaines on accordera la priorité à la lutte contre la délinquance sexuelle..

M.-F. B. - M. Dehaene fait une déclaration douze jours après la découverte des corps de Julie et Melissa pour nous annoncer que la priorité, c'est les enfants. Eh bien, je dois vous avouer que je ne comprends pas très bien! II y a un problème de crédibilité par rapport à cela. J'ai l'impression qu'on nous prend pour des cons. C'est comme si nous étions tellement bêtes qu'on ne peut pas comprendre ce qui se passe. Je me demande

s'ils se rendent compte que nous ne sommes pas des imbéciles. On peut comprendre et analyser autrement qu'émotionnellement. La déclaration de Dehaene est très belle, elle est sans doute sincère, mais elle vient quatorze jours trop tard. C'était dans l'urgence qu'il fallait réagir.

 Et si vous deviez dire quelque chose aux enquêteurs qui étaient chargés de retrouver les petites disparues et qui se moquaient des parents qui évoquaient la piste d'un réseau de pédophilie?

M.-F. B. - Je n'ai pas envie de me limiter à leur mise en accusation. Ce serait trop simple. Des gens, c'est vrai, à un certain niveau, n'ont pas fait leur travail. D'autres ont pris cette histoire très à la légère. En tout cas, aujourd'hui, je n'aimerais pas être à la place des enquêteurs qui ont mal fait leur boulot et qui se retrouvent avec autant de mortes. Le futur ne se présente pas tellement bien pour ces personnes.

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Bref, qu'ils se débrouillent avec leur conscience?

M.-F. B. - On a tendance, et c'est le cas de certains politiques en ce moment de tout mettre sur le dos de la police,des gendarmes. Moi je dis que quand on est dans un système médical avec des infirmiers qui ne soignent pas les malades, c'est grave. Mais cela veut dire aussi que le chef n'est pas bon.

Quand dans un opéra la musique est fausse, c'est qu'il y a un problème avec le chef d'orchestre. Donc, les responsabilités sont partagées. Est-ce que ces gens ont une formation suffisante? Y a-t-il eu une impulsion du chef de cette enquête? Du ministre, du juge d'instruction? L'inhumanité était chez certains enquêteurs, mais n'était-elle pas aussi chez le juge d'instruction et aussi chez les politiques qui récupèrent tout aujourd'hui? N'est-elle pas dans le système entier? Avec une justice qui fonctionne comme une machine sans rapport a l'humain. C'est cela (e tond du problème.

Les parents de Melissa viennent de rencontrer la juge d'instruction et elle n'éprouve parait-il aucun sentiment de culpabilité?

M.-F. B. - Je ne peux pas le croire! Ça veut dire alors qu'on travaille avec des psychopathes. C'est un réflexe de sauver sa peau. A sa place et à la place de ceux qui parmi les enquêteurs ont géré le dossier en dilettantes, je pense qu'effectivement, reconnaître officiellement leur responsabilité, c'est s'écrouler. Et pour s'écrouler, il faut avoir de l'humilité.

Tout ce que vous nous avez déclaré aujourd'hui, ça ne va pas faire que des heureux?

M.-F. B. - J'ai toujours été indépendante. Et donc, je peux dire ce que je pense. Mais j'ai conscience qu'il est plus facile d'être une Belge critique en Thailande que de jeter un pavé dans la mare dons son propre pays. J'ai déjà subi des pressions dirigées par le monde politique. J'ai conscience qu'il y en aura d'autres. A vrai dire, l'ai le sentiment qu'on voudra vite se débarrasser de moi.

Rencontre: Michel Bouffloux

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SYSTÉMATISER LES PEINES INCOMPRESSIBLES SERAIT DANGEREUX

 « Télé Moustique » du jeudi 12 septembre 1996 page  43

-Tout à l'heure, vous évoquiez le thème des peines incompressibles et apparemment,vous n'y êtes pas du tout favorable. Pourquoi?

Marie-France Botte. - Je suis contre depuis toujours. Dans la situation actuelle, ce serait un pansement qui va sécuriser toutes les mamans. Mais il faut savoir que Monsieur X qui est arrêté à 24 ans pour avoir abusé de plusieurs enfants et qui va sortir avec une peine maximale de trente ans, comme on les voit en France, pourra toujours récidiver. Pire, il va revenir dans la société avec une violence rentrée pendant trente ans qui va sombrer vers l'animal très rapidement. D'autant que si on ne se contente que de ce pansement, il n'y aura pas eu de prise en charge à l'intérieur de la prison ni de véritable suivi. Résoudre provisoirement l’angoisse comme cela, ce n'est donc pas quelque chose de correct. En plus, avec mes dix ans d'expérience, j'ai entendu nombre de pédophiles dire: "Si je risque d'être derrière les barreaux pendant trente ans ou de ne jamais revoir la liberté, je préfère tuer la victime pour qu'il n'y ait pas de preuve". L'application de peine incompressible de manière débile comme pansement, sans stratégie, c'est donc idiot.

- Oui, mais dans des cas extrêmes comme celui de Dutroux?

M.-F. B. - Peut-être faudrait-il y penser pour des cas extrêmes. Mais le cas Dutroux, ce n'est pas  l’emsemble des pédophiles .On peut prendre le risque  d'envoyer encore plus  d’enfants à la mort.

- Mais dans le système actuel, Dutroux pourrait sortir éventuellement dans une quinzaine d'années!

M.-F. B. - Dans le système actuel, Dutroux va prendre trente ans de perpétuité et partira ensuite en défense sociale. Je suis persuadée que personne ne va prendre la responsabilité de remettre un jour Dutroux en liberté. Ça je n'y crois pas.

En défense sociale, il y a des gens qui sortent aussi!

M.-F. B. - Il peut y avoir des clauses qui empêchent les gens de sortir. Je crois que le cas Dutroux doit aire l'objet d'une analyse particulière.

Mais l'opinion comprendrait mal qu'il échappe à la prison en allant en défense sociale!

M.-F. B. - Je considère aussi qu'avec Dutroux ou le pédophile classique, on n'est pas dans de la maladie. On est dans la délinquance sexuelle. La première condition est donc que la loi condamne. Alors si, effectivement, un tribunal doit condamner Dutroux à cinquante ans de prison, c'est très bien. Mais je crois en tout cas qu'il ne doit plus sortir.

- Mais ce n'est pas légalement praticable pour l'instant!

M.-F. B. - Le tribunal et le gouvernement belges peuvent décider de prendre des mesures spéciales et considérer que c'est un cas qui ne peut pas sortir de prison.

 - Il faudra légiférer?

M.-F. B. - Tout est possible, quand on le souhaite. C'est un récidiviste et la catastrophe est d'une ampleur telle qu'on ne pourra jamais remettre cette personne en liberté avec un facteur de récidive diminué. Ce que je ne veux pas, c'est que l'on dise peine incompressible pour tout le monde. C'est trop facile. II y a d'autres questions qu'on doit examiner prioritairement. Par exemple, faut-il encore faire bénéficier les pédophiles des possibilités de liberté conditionnelle et surtout à quelles conditions?

 - Au Etats-Unis, il est question de castration chimique et même réelle des pédophiles. Qu'en pensez-vous?

M.-F. B. - C'est de nouveau une solution à l'emporte-pièce. Parce que le désir d'enfants des abuseurs n'est pas qu'un problème sexuel. C'est une pulsion qui passe par la tête. Une question de pouvoir. L'expérience au niveau international de ce type de méthode prouve d'ailleurs qu'en rien cela ne ferait baisser le taux de récidive. D'ailleurs, la frustration de ne pas pouvoir passer à l'acte peut causer une violence extrême. En plus, l'effet pervers de cela c'est qu'on va négocier a toute berzingue la castration chimique pour sortir plus vite de prison...

 

 

MARIE-FRANCE BOTTE : On nous prend pour des cons( « Télé Moustique »12 septembre 1996 pg 34 à 36)


MARIE-FRANCE BOTTE : On nous prend pour des cons

 « Télé Moustique » du jeudi 12 septembre 1996 page 34 à 36

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 En état de choc, comme tous les Belges,face aux révélations quotidiennes sur les sinistres activités du réseau Dutroux-Nihoul, Marie-France Botte pousse ici un véritable cri. Un cri d'horreur et d'angoisse. Mais si elle est empreinte d'émotion, sa colère est lucide. Active depuis si longtemps dans la lutte contre les abuseurs d'enfants, Marie France Botte décoche donc ses flèches, principalement en direction du monde politique, avec précision. Cela fera mal aux personnes concernées.

Tellement mal que l'ex-Femme de l'année se dit: «On voudra rapidement se débarrasser de moi»…


 M Marie-France Botte, notre entretien se tient au lendemain de la terrible découverte des restes d'An et Eefje. Comment réagissez-vous à cette gradation supplémentaire dans l'horreur de l'affaire Dutroux?

Marie-France Botte. – Comme tout le monde, je suis prise d'un sentiment d’horreur. Mais je ne suis pas vraiment surprise. Jamais, je n'ai cru à la piste slovaque qu'on a pu évoquer dans les semaines précédentes.

Pour Dutroux, ce devait être la jouissance suprême dans sa perversité de faire courir toute la Belgique en Slovaquie ou n'importe où ailleurs. II y a un autre enseignement à tirer de cette terrible découverte: vu l'âge des victimes, l'assassinat d'An et Eefje démontre que le réseau Dutroux n'était pas actif seulement dans le domaine de la pédophilie et que ses activités s'étendaient aussi vers le trafic d'êtres humains en général. Ce qui correspond a ce qu'on sait du personnage: un psychopathe qui n'éprouve aucun sentiment à l'égard de ses victimes et pour lequel tout est donc possible.

Il est susceptible de rentrer dans tous les trafics.

A votre sens, peut-on supposer que l'on soit encore confronté à d'autres découvertes macabres dans les jours ou les semaines a venir?

M.-F. B. - Aujourd'hui, il y a quatre victimes claires, plus deux autres qui ont échappé au pire. Mais, oui, je crains qu'on apprenne dans les jours à venir qu'il y en a d'autres. En effet, c'est à long terme qu'on doit s'interroger sur les activités de Dutroux et de sa bande avant la première condamnation en 1986. C'est un monsieur qui a 40 ans. Qu'a-t-il fait dans les vingt ans qui ont précédé?

Avez-vous le sentiment que la justice belge est en mesure de faire toute la lumière sur les activités du réseau Dutroux?

M.-F. B. - Pour moi, elle est en mesure techniquement de le faire. Elle dispose des outils nécessaires à cette fin.

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Les policiers et les magistrats parlent souvent de manque de moyens!

M.-F. B. - Ouais, d'accord. C'est vrai que d'une manière générale, le monde judiciaire manque de moyens. Mais ici, ce n'est pas le problème central! Ce qui n'a pas marché dans cette enquête, c'est qu'on a refusé d'envisager que l'inacceptable existe. Ceux qui étaient chargés de retrouver les petites disparues se sont mis d'emblée dans un système de pensée où elles étaient mortes. Et je crois qu'il y a une grosse différence entre une enquête où l'on cherche des enfants vivants et une enquête où l'on cherche des enfants morts.

Il y en a une qui se gère dans l'urgence et une autre qui se gère en dilettante.

Est-ce qu'avec plus de moyens, on aurait retrouvé Julie et Mélissa plus tôt?

Je n'en suis pas convaincue. Ce n'est pas une simple question de moyens, mais de stratégie et de réflexion.

 "J'espère qu'au-delà des pressions habituelles, Bourlet ne sera pas abîmé avant la fin de l'enquête"

 Le fait qu'on n'y a pas cru...

M.-F. B. - Je vous interromps parce qu'il faut tout de même souligner que c'est d'autant plus grave qu'on a eu au début des années nonante le Cries, l'affaire Spartacus; des dossiers où on a saisi des vidéo porno, des fichiers. En plus, cela fait cinq ans que l'on répète tous les jours la même chose en disant que les Européens qui vont abuser des enfants en Asie du Sud-Est font exactement la même chose quand ils rentrent au pays. La pédophilie, les réseaux existent donc ici. On le savait. Mais on ne voulait pas le voir.

 A votre avis, on n'a pas voulu le voir en raison de protections des milieux pédophiles?

M.-F. B. - Au w des carences de l'enquête, de l'arrestation d'un membre de la police judiciaire dans ce dossier, cela me paraît difficile de dire qu'on a facilité l'éclatement de la vérité. II faudrait vraiment être un imbécile pour croire cela. S'agit-il seulement de bêtise? Cela me parait énorme. En tout cas, Dutroux ce n'était pas une entreprise familiale. Et cette entreprise n'a pu fonctionner qu'avec des abuseurs protégés et d'importants moyens financiers. C'est le cas dans tous les dossiers de réseaux pédophiles sur le plan international, alors je ne vois pas pourquoi cela fonctionnerait différemment dans notre pays.

Il y a eu la phrase terrible du procureur de Neufchateau, Michel Bourlet: « Si on me laissefaire ». Quelle réaction cela vous inspire?

M.-F. B. - C'est une phrase terrible en effet. Mais c'est la vérité. J'ai beaucoup d'admiration pour ce qu'a dit M. Bourlet. Il a tait une épreuve de vérité. Il a dit les choses comme elles se passaient. Quelque part, il s'est engagé a ce que cela ne se passe plus. C'est peut-être la première personne dans cette enquête qui a joué la carte de l'honnêteté par rapport aux victimes; qui a remis de l'humanité dans la justice. Ce n'est pas une petite phrase-accident. C'est un appel. Cela me fait dire que c'est une des rares personnes en laquelle j'ai confiance dans ce dossier et je lui donnerais plutôt 11/10. Surtout pour son approche des victimes, la qualité d'écoute qu'il leur donne. Mais aussi par la rapidité de l'enquête.              .Là, je m'excuse, mais il y a plutôt une leçon à donner à la justice et a la magistrature dans le comportement qu'il affiche.

J'espère qu'au-delà des pressions habituelles, Bourlet ne sera pas abîmé avant la fin de l'enquête.

Les parents des victimes ont exprimé des craintes relatives à un potentiel étouffement de l'affaire.

M.-F. B. - Cette Fois, tout de même, je crois que ce ne sera pas possible. Tant que Bourlet sera au milieu de l'enquête, en tout cas. Je crois qu'il est profondément honnête et je pense qu'humainement il a découvert dans les dossiers une réalité qui le ferait se perdre humainement et moralement s'il acceptait un compromis.

On peut toujours changer une enquête de mains. Cela s'est déjà vu ?

M.-F. B. - Il ne se laissera pas faire. La population sera derrière lui.

« Ces réseaux ne fonctionnent pas avec le postier où le Cafetier du Coin »

Qu'en est-il de vos déclarations récentes à propos de la fameuse liste de "clients" du réseau Dutroux?

M.-F. B. - L'expérience que l'on a des réseaux pédophiles montre qu'à partir du moment où il y a saisie de vidéos pornographiques d'enfants - n'oublions pas que la saisie de plus de cinq cents cassettes opérée dans ce dossier, c'est d'une rareté exceptionnelle - il y a aussi des disquettes, des listes pour entretenir le contact avec les consommateurs. Cela fonctionne comme cela dans tous les réseaux, je ne vois pas pourquoi il en irait différemment dans cette affaire. C'est tout de même assez étonnant que cette idée de liste fasse trembler la Belgique! Tout à coup, les politiques s'agitent dans tous les sens: "Comment avez-vous ose parler de cela?"

Mais j'ai simplement osé parler de ce qui se passe sur le plan international dans ce type de réseau.

Le problème est peut-être qu'il faudra accepter la vérité où elle est. Croyez-moi, les cassettes sur lesquelles il y a des filles comme Julie et Melissa coûtent énormément d'argent.

Et par conséquent, les enquêtes risquent de mettre en cause directement des gens appartenant au pouvoir financier. Ceci explique peut-être cela, mais en tout cas, quand je parle de cela, on fait pression sur moi. Et étonnamment alors que je n'en parle même pas moi-même, on me suggère que je discréditerais le monde politique! Mais s'il n'a pas à être discrédité, il n'y a pas à avoir peur!

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Dans l'affaire du Cries, ce réseau pédophile démantelé en 1987 en Belgique, il y avait une liste de 400 "clients" répertoriés dans le monde entier. Mais l'affaire n'a eu de suite qu'en Belgique et pour seulement une dizaine de personnes. Comment expliquez vous cela?

M.-F. B. - C'est exactement la même chose dans l'affaire Spartacus. Qui a été poursuivi à partir de la liste du réseau Spartacus? Il y a un non-désir de ne pas se mettre au milieu des emmerdes.

Pourriez-vous être plus précise?

M.-F. B. - Encore une fois, ce n'est pas vous et moi, avec les salaires que l'on a, qui aurions les moyens d'acheter des cassettes porno mettant en cause des enfants. Ça ressort d'ailleurs très clairement de la capacité financière dont disposait Dutroux. Quelqu'un qui fait du travail au noir, qui gagne à peine plus de 30.000 francs et qui possède autant de maisons, dont des villas à l'étranger...

L'argent venait bien de quelque part! Ses cassettes ont probablement été dupliquées en milliers d'exemplaires.

Quand l'opinion affirme que les réseaux touchent des milieux aisés, ce n'est donc pas que de l'ordre du poujadisme?

M.-F. B. - C'est de l'ordre de la logique. Regardez ce qu'on a découvert sur les ramifications de Spartacus en Allemagne, en Hollande et en Angleterre. On a trouvé des structures financières, politiques et autres. Ça ne fonctionne que comme cela. Pourquoi est-ce qu'en Hollande l'âge de la majorité sexuelle a été abaissé à douze ans? C'est parce qu'un parlementaire, donc une personne qui occupe une position stratégique, a défendu cette position-là pendant toute sa carrière. Donc ces réseaux ne fonctionnent pas avec le postier ou le cafetier du coin!

Dans votre livre Le Prix d'un enfant, vous vous en preniez justement à cette intelligentsia qui milite pour ce qu'elle appelle le "nouvel amour". Cela a-t-il suffi à faire reculer ce discours?

M.-F. B. - Pas du tout. Parce que la difficulté de ce discours, c'est qu'il touche une classe intellectuelle. Influence la classe intellectuelle qui soutient des auteurs comme Gabriel Matzneff et bien d'autres, c'est compliqué.

On m'a Fait passer parfois pour une moraliste, voire une mal baisée. Mais je n'ai jamais parlé que d'enfants! J'ai toujours été claire sur le fait que la prostitution des femmes n'était pas mon sujet et que cela ne m'intéressait pas. De toute manière, en matière d'abus sexuels sur les enfants, ce n'est pas une question de morale. Je ne connais pas un enfant victime de pédophilie qui en ait tiré quelque chose de positif.

Ce qui est étonnant, c'est la faculté de manipulation des milieux pédophiles. Est-ce vrai que vous-méme, à un certain moment de votre action en Thailande, vous ne saviez plus très bien quoi penser?

M.-F. B. - C'est vrai que j'ai été déstabilisée. Dans le travail que j'ai fait à Bangkok, j'ai forcément été amenée à fréquenter des pédophiles. Leur structure de parole est telle qu'ils arrivent à vous faire croire que finalement ce n'est pas si grave que cela. Ce qui m'a sauvée, c'est l'enfant que j'avais connu complètement détruit, avec ses fractures, ses brûlures de cigarettes, les violences, les séquestrations, ce qui fait que je ne pouvais pas oublier ce qui s'était passé.

Ce thème de la manipulation nous ramène à l'affaire Dutroux. C'est vraiment incroyable d'avoir envoyé comme on l'a fait une jeune assistante sociale au casse-pipe pour évaluer son comportement!

M.-F. B. - Elle s'est fait berner. Je ne sais pas comment on poursuit une vie en ayant fait le suivi d'une famille comme celle-là sans voir ce qui s'y passait. Mais en fait, elle n'est responsable de rien! On l'a envoyée au front sans lui donner les moyens d'échapper à ce qui est arrive. Elle n'avait pas la formation pour suivre un type aussipervers.

Dans cette affaire Dutroux,jusqu'où faites-vous remonter les responsabilités? Jusqu'au ministre de la Justice?

M.-F. B. - Au-delà. La responsabilité est nationale. Et quand je dis nationale, il y a le gouvernement et ce qu'il y a au-dessus du gouvernement.

Vous êtes intervenue pour que les parents de Melissa rendent visite ou Roi...

M.-F. B. - Parce que là aussi, il est temps que l'on assume ses responsabilités. C'est important qu'il y ait une information directe pour que là aussi on se rende compte des violences que les victimes ont subies. Il faut que

les gens à tous les niveaux de pouvoir prennent enfin le temps d'écouter toutes les familles et en tirent les conséquences.

 A votre avis, le Roi était loin d'appréhender toute l'horreur du vécu des victimes?

M.-F. B. - Je crois que tout le monde était loin de la réalité de ce qui s'est passé. Ils ont été extrêmement choqués de ce qu'ils ont entendu dans la bouche de M. et Mme Russo et je suis convaincue qu'ils vont encore l'être dans les semaines à venir. La famille royale a un rôle à jouer pour que l'on ne se rendormepas. J'attends qu'elle se manieste pour qu'on aille jusqu'au bout dans ce dossier. Chacun son rôle. Sinon à quoi ça sert

An et Eefje : LA DOULEUR ÉTAIT EN BLANC(« Télé Moustique » 12 septembre 1996 pg 13)


An et Eefje : LA DOULEUR ÉTAIT EN BLANC

« Télé Moustique » du jeudi 12 septembre 1996 page 13

Enlevées ensemble le 22 août 1995, leurs corps découverts côte à côte à Jumet, Eefje Lambrecks et An Marchal ne reposent pas ensemble au cimetière d'Hasselt comme Julie et Mélissa à Flémalle. Et samedi une foule nombreuse a rendu deux hommages séparés aux deux victimes de Marc Dutroux, le souhait insistant des autorités religieuses pour une cérémonie commune n'étant finalement pas venu à bout de la discorde entre les familles.

Mais c'est une même émotion qui a étreint tous ceux qui se pressaient le matin à l'église Notre-Dame des pauvres du quartier de Banneux pour les funérailles d'Eefje et l'après-midi dans et autour de la cathédrale

Saint-Quentin pour celles d'An. Funérailles retransmises par les chaînes de télévision belges et suivies par plusieurs chaînes étrangères.

Journée-symbole, douleur, colère, recueillement, solidarité, réflexion, souvenir, espérance mêlés. Symbole des sept cierges allumes par sept amies d'Eefje. Douleur exprimée notamment par le père Jaak Hermans devant le cercueil blanc d'Eefje où l'on avait déposé son ours en peluche d'enfant: "II est difficile de venir à bout du chagrin". Colère que n'a pu réprimer Paul Marchal dans la cathédrale: "Si on avait immédiatement mis en oeuvre les forces nécessaires cet enterrement n'aurait pas eu lieu". Le père d'An qui n'a ainsi "pas voulu que les autorités soient assises au premier rang de la cérémonie".

Solidarité des parents de Julie et Mélissa, de ceux de la petite Loubna Benaissa, disparue depuis le 3 août 1992, de la maman d'Elisabeth Brichet, disparue (e 20 décembre 1989 et d'autres familles de disparus qui assistaient aux deux cérémonies, applaudis par la foule jusque dans la cathédrale. Douheur partagée de tous ceux qui se sont sentis abandonnés comme le clama Paul Marchal, d'instituteur, qui quitta son métier pour se consacrer à la recherche d'An et Eefje.

Souvenir de deux existences brutalement brisées: de la compagnie Arlequin où An et Eefje faisaient du théâtre, d'Eefje qui voulait être journaliste, de la passion d'An pour les animaux dont elle peuplait la maison, passion qui l'empêcha de partir en vacances avec ses parents l'année dernière.

Espérance symbolisée par (e blanc dont étaient vêtus les amis des deux jeunes filles, hormis un discret brassard noir, par les centaines de ballons blancs lâchés dans le ciel d'Hasselt et cet appel de Paul Marchal à ce que toute cette douleur, ce sacrifice "n'ait pas été vain". "Nous vérifierons, ajouta-t-il, s'ils (les responsables politiques et judiciaires) tiennent leurs promesses."

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Haro sur la PJ de liège !

« Télé Moustique » du jeudi 12 septembre 1996 page 15

Assassinat de Cools, Julie et Mélissa, traite des femmes. Autant d'enquêtes centralisées à liège et autant d'échecs retentissants essuyés par la PJ locale. Une première tête est tombée!...

Les révélations explosives de ces dernières semaines ne vont pas laisser le monde judiciaire intact.

La magistrature en est tellement convaincue que le procureur général de Bruxelles André Van Oudenhove, à indiqué dans son discours de rentrée que s'il fallait accepter que des erreurs ont été commises, il fallait aussi que son corps "défende son honneur".

Mais c'est surtout à Liège que les premières ondes de choc se font sentir. Il y a même fort à parier que le commissaire principal Raymond Brase, de la PL liégeoise, qui a démissionné avec fracas de la cellule Cools le week-end dernier, ne soit que le premier fusible d'une déflagration dont on ne mesure pas encore tous les effets à venir. L'ancien chef de la cellule d'enquête sur l'assassinat d'André Cools ainsi les frais de cinq ans d'inertie dons la cité mosane. Le malheur veut que ce crime ne soit pas le seul à connaître des dérapages dramatiques.

Indépendamment du climat pesant qui étouffe la principauté,de ses multiples intrigues politico-judiciaires, de la guerre fratricide au sein de la famille socialiste qui y occupe pourtant les principaux postes de commande, des dossiers plus limpides, en apparence au moins, connaissent eux aussi un traitement pour le moins léger.

Un souteneur très soutenu

C'est d'ailleurs à la surprise générale qu'au printemps dernier, André Laruelle, le patron du George V à Angleur, est placé sous mandat d'arrêt par la juge Verena Reul d'Eupen. Dons le collimateur de la commission d'enquête parlementaire sur la traite des êtres humains qui le traquait depuis 1993, et plus généralement de tous les pourfendeurs de réseaux de proxénétisme internationaux, le cabaretier semblait envers et contre

tout hors de portée de la PJ liégeoise.

Tant et si bien que l'instruction ouverte à sa charge était même en profond sommeil. Devant les députés ébahis, on vit le commissaire de la PJ de Liège Guy Désiron déclarer voici trois ans: "On ne les (les filles - NDLR) séquestre pas, elles vont et viennent à leur guise. Elles peuvent quitter librement le "George V" pour revenir dans leurs chambres, aucun problème ne se Pose à ce sujet. Mais une surveillance sérieuse est assurée afin que les filles ne ramènent personne dans les chambres.

Ces derniers temps, le patron a viré deux Hongrois qui se trouvaient dans la cage d'escalier et essayaient de récupérer des filles de l'établissement. (...) Je ne me suis pas intéressé à Laruelle auparavant parce que la section "moeurs" de la police judiciaire n'agit que sur la base des articles du code pénal qui répriment l'exploitation de la débauche, nous n'intervenons pas. Pour ma section, s'il n'y a pas de débauche, il n'y a pas d'infraction."

Bref, malgré les accusations de quatre antiennes "hôtesses" de l'établissement et d'un garçon de salle, tout semblait aller pour le mieux dans le meilleur des mondes dans les salons du George V.

Jusqu'à l'intervention d'un magistrat d'Eupen qui, en quelques jours seulement, grâce â l'interpellation d'un convoyeur de main-d'oeuvre à la frontière allemande, trouvait suffisamment d'indices pour délivrer un mandat d'arrêt à charge d'André Laruelle.

Le "petit juge" Connerrotte, c'est un peu l’homme qu'on sort par la porte et qui revient par la fenêtre. Pour le malheur de la PJ liégeoise encore. Alors que les petites Julie et Mélissa sont portées disparues à Grâce-Hollogne depuis le 24 juin 1995, alors que l'enquête piétine, que la piste Dutroux est rapidement évoquée mois pas explorée, alors que les parents des fillettes sont décriés pour oser parler de filières de pédophiles et de protections dans certains milieux, la vérité dramatique éclate cet été à la lumière des éléments recueillis à Neufchâteau. Le magistrat instructeur Jean-Marc Connerotte qui a été déchargé en 1994 du dossier dit des titres volés est à nouveau sur la brèche. Il inculpe Marc Dutroux, l'écroue et obtient de lui des aveux qui aboutissent aux fouilles à Sars-la-Buissière et aux découvertes des corps des deux enfants. Le hasard (?) veut qu'il réussisse là où les péjistes liégeois ont échoué.

Plus fort encore, l'enquête sur la mouvance Van der Biest qui lui a été confisquée au profit de la juge Véronique Ancia rebondit subitement le week-end dernier avec la réarrestation de Taxquet et de ses complices. Ils sont inculpés avec l'ancien ministre Alain Van der Biest - également écroué - pour l'assassinat d'André Cools. Tout indique que Connerotte avait eu le tort d'avoir raison trop tôt

Mme Ancia qui avait privilégié la recherche d'un lien éventuel entre l'achat des hélicoptères italiens Agusto et la mort du ministre d'Etat a fini par se ranger à la thèse de son collègue de Neufchâteou. La pilule est d'autant plus amère que tous les observateurs ont encore en mémoire la lettre de Jean-Marc Connerrotte ou roi Albert II et sa plainte contre X pour violation du secret professionnel, calomnie, diffamation et injure à magistrat. Dans ses accusations, le petit juge avait dénoncé "les liens amicaux qui existent entre des personnages mafieux et certains membres de la PJ liégeoise".

Dans le climat actuel où les velléités de suppression de la PJ sont légion, le moindre des paradoxes n'est pas de défendre l'existence de cette police face au pouvoir de plus en plus démesuré de la gendarmerie. L'équilibre entre les services d'enquête est à ce prix.

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HUGO COVELIERS : « Réformer les polices et vite »

 Le sénateur libéral flamand devrait présider une commission sénatoriale d'enquête sur la criminalité organisée. Avocat, familier des grands dossiers criminels, il réclame des mesures radicales contre la PJ liégeoise mais s'inquiète de l'omnipotence de la gendarmerie.

Hugo Coveliers (VLD): "Les derniers développements de l'enquête sur l'assassinat d'André Cools démontrent à souhait l'implantation dans notre pays d'une criminalité organisée qui se manifeste à travers ses aspects les plus crus et les plus meurtriers."

Cette mafia s’est elle déjà manifestée dans d’autres dossiers ?

HC : Il faut malheureusement parler de généralisation à l’échelon national .On retrouve les même constante dans les enquêtes sur les tueurs du Brabant.

 Si on voulait vraiment faire la clarté, on constaterait d'abord qu'il y a eu des interventions pour étouffer la recherche de la vérité. Ensuite, on investiguerait pour savoir qui veut étouffer et pourquoi. Alors, de deux choses l'une: ou bien des enquêteurs ont laissé freiner par négligence, ou bien ils sont influencés voire corrompus. Dans la première hypothèse,des sanctions s'imposent de toute manière et je crois qu'il faudra en prendre à Liège. Dans la seconde hypothèse on tient le point de départ ou le point final de ce qu'on appelle une ligne de corruption. Et c'est là qu'il faut frapper pour combattre la criminalité organisée.

Selon le procureur général Jacques Velu, le système judiciaire est suffisamment fort pour se corriger par lui-même.

H.C. - C'est une sinistre plaisanterie! On va bientôt commémorer le quinzième anniversaire des premiers méfaits de la bande des tueurs du Brabant et on cherche toujours l'ombre d'une piste. S'il s'agit d'examiner ces crimes avec lucidité et de décider de chercher la vérité, il faut créer une brigade nationale de lutte contre la corruption, avec un magistrat qui lui est adjoint. Exactement à l'image de la cellule nationale de répression du terrorisme.

A ce moment-là seulement,notre justice aura les moyens de débusquer la corruption dans l'administration fiscale, dans le milieu des entreprises, dans la classe politique, dans la fonction publique, dans la magistrature, dans les polices.

En 1988, vous étiez membre de la commission parlementaire d'enquête sur le terrorisme et le grand banditisme.Les réformes adoptées étaient insuffisantes?

H.C. - Elles sont nettement insuffisantes et elles doivent d'ailleurs être repensées. Certainement en tout cas sous l'angle du contrôle de tous les services de police et de renseignement. Le principe d'un contrôle externe de ceux-ci par le Parlement est excellent. Mais on a négligé de veiller au contrôle interne. Il doit y avoir aussi au sein de la gendarmerie et de la PJ des mécanismes de contrôle internes, dirigés par les intéressés et non par une autorité politique comme c'est le cas avec le ministre de l'Intérieur. Je ne fais pas de la science-fiction.

Il y a une littérature abondante dons le domaine et on en a des exemples vivants aux Etats-Unis notamment.

 Vous réclamez des réformes à un moment où la PJ est décriée dans tout le pays...

H.C. - L'heure n'est pas à crier avec les loups. Dans e contexte actuel, il me paraît d'ailleurs extrêmement dangereux de réclamer, comme d aucuns, la suppression de la PJ. Quand je vois qu'en même temps, la gendarmerie se renforce sans le moindre contrôle, je dis que la démocratie est en danger. Si l'on veut supprimer un service, il faut supprimer tous les services et créer de nouvelles structures.

Le changement doit être radical ou il ne sera pas.

 

MARIE-FRANCE BOTTE : On nous prend pour des cons("UNE" de « Télé Moustique »12 septembre 1996 )


MARIE-FRANCE BOTTE : On nous prend pour des cons !

 

"UNE" de « Télé Moustique » du jeudi 12 septembre 1996 

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